Une ville cosmopolite comme Paris accueille plus de soixante millions de visiteurs par an. Un flux gigantesque dont les français, provenant des différentes régions de l'Hexagone, en constituent, tout de même, plus de la moitié. Il est vrai que la capitale tricolore draine toutes ces masses, en raison de ses multiples sites aussi attractifs que saisissants. L'Histoire glorieuse de cette métropole universelle dont l'ère des lumières avait fait caracoler au summum, offrait aux hôtes contemporains de sérieux arguments du détour, tels la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe, la Bastille, la Concorde, les Champs Elysées, les Ponts sur Seine, le Louvres...Il n'en demeure pas moins évident que le secret de cette éclosion touristique réside, à coup sûr, en cette stratégie volontariste de tirer profit de toutes ces donnes pour faire de cette destination légendaire le point de mire de toute la planète, à commencer, en fait, par les compatriotes. C'est ainsi que les décideurs parisiens, tous départements confondus, ont mis sur pieds une politique d'accueil globalisante, axée sur la mise en œuvre de système de structures capacitaires à portée de toutes les bourses et sur le rehaussement du produit proposé à la clientèle, à travers des réaménagements intelligents de tous ces pôles d'attraction somptueux. Chez nous, on ne sait plus ce qu'on veut ! Le tourisme intérieur, pièce maitresse de tout essor touristique, est totalement relégué au second plan dans tous les concepts de redressement du secteur, au profit du tourisme de haut standing qui reste tributaire, en conséquence, des aléas conjoncturels du marché mondial. En ces moments de crise économique et financière, les marchés traditionnels prisés, notamment germanique avec plus de 75 millions de touristes par an, scandinave, britannique, sans compter les pays émergents de l'Europe de l'Est, comme la Russie, la Pologne, la Hongrie, ainsi que le nouveau dragon du tourisme mondial, la Chine..., se recroquevillent de plus en plus et se limitent à des destinations de proximité et aux offres compétitives, comme la Grèce, la Turquie, Chypre...Un produit balnéaire comme Agadir, à titre indicatif, souffre actuellement le calvaire du retrait des marchés émetteurs de tradition. Toutefois, la récession mondiale n'explique pas en totalité cette réfraction des contrées européennes, du fait que d'autres défections décisives incitent à ces rétentions, en particulier l'exiguïté de la capacité litière qui ne dépasse guère 25.000 unités dont 14.000 sont dans un état de délabrement lamentable, le rétrécissement du volume aérien à destination directe, d'autant plus que le Rayanair, low cost à gros débit, compte supprimer, à partir du mois d'octobre prochain, plus de 35 vols par semaine vers le Maroc, soit plus de 250 000 passagers par an, la montée en flèche de la formule dévastatrice baptisée « All Inclusive » dans nombre de structures hôtelières, l'effritement des qualités prestataires, en termes d'animation et de diversité, affectant sérieusement les taux de retour, la fermeture et le retard de réalisation de plusieurs complexes hôteliers...Tous ces hôtels haute de gamme endurent actuellement le martyr, hormis quelques homologues qui parviennent à maintenir le cap, alors qu'en revancxe, la ville déploie des efforts considérables au niveau des projets structurants, notamment la promenade de la corniche, la voierie, l'éclairage public, l'espace vert...Dans la capitale du Souss, première station balnéaire du royaume, on s'aperçoit alors que l'effort consenti dans le secteur s‘avère vain, puisque, à côté, on ne s'est jamais préoccupé à mettre en avant une réelle stratégie de tourisme intérieur qui, il faut bien le dire, marcherait à merveille si l'on convient que Agadir, à titre d'exemple, demeure pour les marocains, une destination de prédilection, pour ses caractéristiques climatiques, infrastructurelles et hospitalières, confortées, depuis peu, par l'édification d'une autoroute. On conviendra bien que le visiteur marocain n'hésiterait jamais devant une telle tentation, si les conditions d'accueil s'y prêtent avec convenance pécuniaire et commodité de service. L'actuel déferlement des touristes nationaux sur Agadir, en réponse aux offres du programme «Kounouz Biladi», dans certains hôtels, en est une parfaite illustration.