· Une stratégie uniquement sur le papier · Aucune chambre disponible pour cette formule · La clientèle nationale, cinquième roue de la charrue AGADIR fait le plein cette année. Et difficile de trouver une chambre libre dans les établissements hôteliers de la station balnéaire, et encore moins dans le cadre du programme Kounouz Biladi. L'Economiste a mené une enquête auprès des hôtels adhérant au programme et n'a pas réussi à trouver une seule chambre de libre aux prix Kounouz Biladi. Et à chaque hôtel sa réponse. «Nous ne faisons plus partie du programme». L'hôtel en question figure pourtant encore dans la liste affichée sur le Net (www.kounouzbiladi.com) des établissements partenaires du programme. «Nous n'avons pas de disponibilité en cette période. Nous avons arrêté les ventes jusqu'au 20 août», indique un hôtelier. Un autre précise clairement que les promotions de l'établissement sont plus intéressantes. Du côté des agences de voyages, pas moyen non plus de trouver des chambres par leur biais aux prix Kounouz Biladi. Dans ce contexte, un voyagiste dévoile que la marge des agences dans la commercialisation d'une chambre aux prix Kounouz Biladi n'est pas du tout motivante. «A peine 20 DH!» Pour lui, il est difficile, voire impossible de réserver un allotement à Agadir en cette haute saison à la clientèle Kounouz Biladi. «Les hôteliers qui ont adhéré au programme l'avaient d'ailleurs bien précisé», déclare un représentant de l'Association régionale de l'industrie hôtelière (AIH). Selon lui, les hôteliers avaient indiqué qu'à partir de début juillet, il n'y aurait pas de chambre disponible aux prix Kounouz Biladi. Par ailleurs, les professionnels avaient souligné qu'ils devaient tout d'abord honorer leur contrat d'allotement conclu avec les tour-opérateurs. Soit! Pourquoi donc les institutionnels n'ont-ils pas supprimé la destination Agadir de la liste affichée sur le site de Kounouz Biladi. Cela tout d'abord éviterait une perte de temps pour les clients à la recherche d'une chambre. Et également de penser que ce n'est qu'une stratégie sur le papier. Pour un voyagiste, le programme en question peut marcher, en haute saison, dans d'autres villes comme Marrakech ou Fès mais pas à Agadir. «Il faut arrêter de mentir à la clientèle marocaine», déclare-t-il. De son avis, dans la segmentation des marchés, le Marocain est un client à fort potentiel. C'est un touriste en effet qui dépense beaucoup en vacances dans un hôtel. Il mérite donc d'être mieux considéré.