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Le PPS en deuil : Simon Lévy est décédé : Un grand patriote, un militant convaincu et un intellectuel engagé Un défenseur infatigable du patrimoine culturel national
Le camarade Simon Lévy, l'un des dirigeants historiques du Parti du progrès et du socialisme, s'est éteint, vendredi matin, à 6 heures, à l'hôpital Cheikh Zayd de Rabat, à l'âge de 77 ans suite à une cruelle maladie. Le Maroc pluriel et ses forces vives perdent en lui un grand militant de la cause populaire et progressiste et un ardent défenseur de la diversité culturelle. La cause palestinienne déplore également la perte d'une voix autorisée et d'un soutien indéfectible aux droits inaliénables du peuple palestinien et un grand homme de rapprochement entre les cultures. Le Parti du progrès et du socialisme perd en Simon Lévy l'un de ses dirigeants les plus remarquables et un prototype de l'intellectuel révolutionnaire, complètement dévoué à son Parti qu'il n'a jamais quitté, malgré des divergences. Malade et hospitalisé, il répétait à ses camarades que le Parti était en son intérieur et que «l'on ne peut pas quitter soi-même». Façon de réaffirmer que certaines «convictions propres qui peuvent causer des divergences» ne peuvent l'éloigner de sa « raison d'être». Le Bureau politique du PPS a annoncé le décès de ce militant et dirigeant politique de la première heure, en retraçant son parcours exemplaire de jeune combattant pour le liberté d'étudiant révolutionnaire, d'enseignant de haute facture, de dirigeant communiste et socialiste qui a fait ses preuves. De l'Union nationale des étudiants du Maroc, dont il était l'un des fondateurs, au Secrétaire Général de la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain et à la présidence du Musée du judaïsme marocain, Simon Lévy s'est donné corps et âme à l'action politique patriotique qui fait appel au rapprochement des cultures et des composantes du peuple marocain. Une vie pleine depuis son adhésion au PCM en 1954 et son élection au Comité central en 1957, avant d'atterrir au Bureau politique du Parti communiste et figurer dans la direction nationale du Parti de la libération et du socialisme et du PPS jusqu'en 1995. Elle continuera par un attachement aux valeurs du Parti et au combat pour le progrès et la justice sociale. Jeune étudiant à Paris, il avait épousé les idées du Parti communiste marocain, auquel il avait adhéré en 1954, à un moment où le combat contre le colonialisme battait son plein, avec l'assassinat du leader tunisien Farhat Hachad et les soulèvements populaires des carrières centrales de Casablanca. Il sera parmi les manifestants contre la visite du général Guillaume à la Maison du Maroc (cité universitaire) et deviendra le responsable des étudiants communistes marocains. A ce titre, il sera parmi l'élite de l'époque qui allait créer l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), à l'indépendance du Maroc sous l'impulsion de feu Sa Majesté Mohammed V. Rentré au pays, en 1957, il poursuivra son combat au sein du PCM dans la ville de Meknès, avant de s'installer à Casablanca, en tant qu'enseignant au lycée Moulay Al Hassan (actuel Fatima Zahra) et ensuite au lycée Mohammed V, puis à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Rabat, où il contribuera à la formation de nombreux cadres du pays et impressionnera par sa rigueur scientifique, son dévouement militant et son courage inébranlable. Ce qui lui a valu une double peine. A la fin des années cinquante, il a été arrêté pendant quelques jours, au nom du fameux «complot contre la sécurité intérieure », avant de subir, après les événements de 1965 à Casablanca, la torture qui lui a causé la fracture d'un bras et des côtes. Plus que la torture physique, il contestait courageusement l'interdit professionnel, dans le cadre de «la chasse aux sorcières», qui l'avait frappé pendant plus d'une dizaine d'années. Ses nombreux étudiants gardent de lui l'ineffaçable souvenir d'un homme d'action et de conviction, humble et courageux. Il se battait vaillamment pour ses idées et pour le progrès général du pays et du Parti qui lui a donné naissance. Il fut également l'un des grands formateurs idéologiques au sein du Parti et nombreux sont les cadres du PPS d'aujourd'hui qui lui demeurent reconnaissants. A ce titre, il a énormément contribué à l'évolution des positions et de la pensée du Parti. Le défunt camarade a beaucoup travaillé avec les Palestiniens qui l'estimaient énormément pour son apport au combat palestinien, au rapprochement entre les cultures et à la lutte contre les intégrismes et les obscurantismes. Avec André Azoulay, il avait créé «Identité et dialogue» qui allait jouer un rôle important dans le rapprochement des Marocains de religions différentes, dont les Marocains d'Israël. Il contribuera aussi et d'une manière notable à la préservation de la mémoire juive au Maroc Le patriotisme de Simon Lévy était inébranlable et l'on se souvient de ses débats avec certains nihilistes sur la question nationale à laquelle il avait contribué énormément, d'abord en participant à la Marche verte de 1975. Simon Lévy était aussi connu pour son syndicalisme militant au sein de l'UMT (il était responsable syndical de l'Enseignement) et sa défense de l'unité syndicale ainsi que pour son dévouement à la cause communale, surtout quand il était conseiller communal de Casablanca. A toute sa grande famille, à sa petite famille, dont notamment sa campagne de toujours Incarnation (Inca) Rogel, ses enfants Jacques et Jean, ses frères et tous leurs proches, nous exprimons notre compassion et notre soutien devant cette perte cruelle et nous nous inclinons avec respect et admiration devant l'âme de ce grand Marocain, patriote militant et intellectuel hautement engagé.