L'ambassadeur du Japon à Rabat a annoncé que son pays n'a pas l'intention de convier la «RASD» à la prochaine réunion de la TICAD à Yokohama. Des promesses à prendre avec prudence. Yokohama accueillera du 28 au 30 août une nouvelle édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD). A trois semaines de ce grand rendez-vous, la diplomatie japonaise assure le Maroc sur l'absence de la «RASD» à la réunion. C'est du moins ce qu'a promis, hier, l'ambassadeur du Japon, Takuji Hanatani, au président de la Chambre des représentants marocain. Le diplomate a «relevé que la république fantoche n'est pas invitée lors des rencontres organisées par son pays dans le cadre de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, contrairement aux 54 pays reconnus au niveau international en tant que membres de l'Union Africaine», indique les services de Habib El Malki dans un communiqué relayé hier par la MAP. Hanatani a également réaffirmé que «le Japon n'a jamais reconnu et ne reconnaîtra jamais la prétendue RASD», ajoutant que son pays «a toujours soutenu les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité» portant sur la question du Sahara. Faut-il croire les promesses du Japon ? Mais l'«assurance» de l'ambassadeur nippon sur l'absence du Polisario à la rencontre de Yokohama est à prendre avec prudence. Son supérieur hiérarchique, le ministre des Affaires étrangères, avait pris les mêmes engagements auprès de son homologue marocain à l'occasion d'une réunion tenue à New York en marge de la 73e session de l'Assemblée générale de l'ONU de septembre 2018. Des promesses non-tenues. Du 5 au 7 octobre à Tokyo, des membres du Polisario étaient bel et bien présents à la réunion ministérielle de préparation du 7e sommet TICAD, contraignant la délégation marocaine, conduite par le ministre délégué aux Affaires étrangères chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli, à claquer la porte. Par ailleurs que valent les promesses de l'ambassadeur Takuji Hanatani alors que des représentants du Polisario avaient pris part, en juin dernier au siège de l'Union africaine à Addis-Abeba, à une rencontre préparatoire du rendez-vous de Yokohama au niveau des ambassadeurs et hauts fonctionnaires ? Pour mémoire, le Maroc n'avait pas protesté contre la participation du Polisario, le 22 janvier à Bruxelles, à la réunion ministérielle au niveau des chefs de la diplomatie, entre l'Union européenne et l'Union africaine. Après Yokohama, le royaume aura à relever un autre défi. Parviendra-t-il à écarter le Polisario de la liste des invités au premier sommet Russie-Afrique, prévu le 24 octobre à Sotchi ?