Le président du gouvernement autonome de l'Andalousie, Juan Moreno, a conclu sa visite de trois jours au Maroc, initiée le lundi 17 juin. Ce jeudi, des médias locaux commencent à révéler quelques détails des discussions à huis-clos qu'a eues Juan Moreno avec certains responsables marocains, notamment celles ayant porté sur le volet migratoire. Sous la pression de ses alliés de Vox, extrême droite, le président Moreno est venu à Rabat pour demander aux autorités un engagement sérieux dans la lutte contre les pateras qui échouent presque quotidiennement sur les côtes andalouses avec à leurs bords des dizaines de migrants africains et asiatiques. Cependant, l'Andalous s'est montré surpris par les griefs de la partie marocaine contre le retard dans le versement des 140 millions euros promis par l'Union européenne, il y a de cela plusieurs mois. Les interlocuteurs marocains de Juan Moreno se sont en effet plaints que Bruxelles exige d'eux un effort supplémentaire pour limiter les arrivées de migrants «mais sans donner beaucoup en échange», rapporte ce soir le quotidien Diario de Sevilla. La publication affirme que le dossier était même au cœur des entretiens entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et Juan Moreno. Et d'ajouter que le chef de la diplomatie a expliqué au président andalou que sur les 30 M€ que le royaume a déjà reçus de Bruxelles, 20 M€ ont été consacrés à financer les opérations de déplacements forcés des migrants subsahariens du nord vers d'autres villes du sud. Le 13 janvier dernier à Rabat, la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, avait promis le paiement «dans les prochaines mois des 110 millions euros» restant.