Le gouvernement Pedro Sanchez tient à se faire l'avocat du Maroc auprès de l'Union européenne. A nouveau, sa secrétaire d'Etat aux Migrations a encouragé l'UE à débloquer les fonds promis à Rabat. La secrétaire d'Etat espagnol aux Migrations persiste et signe. En visite à Bruxelles, Consuelo Rumi a réitéré mardi son appel à l'Union européenne à verser les millions d'euros promis par l'UE au Maroc en échange de son engagement à limiter les arrivées de migrants vers les côtes européennes. La responsable espagnole a assuré que le Maroc n'a reçu jusqu'à présent que 30 millions euros. Des propos qui apportent un sérieux démenti aux «affirmations» du Commissaire à la Politique de Voisinage, Johanes Han, qui prétendait le 4 janvier que «non seulement il n'y a pas eu de retard», mais que «les différentes actions liées aux aides au Maroc ont été préparées et mises en œuvre en un temps record, grâce à la flexibilité et aux efforts de l'UE». «Cet argent destiné à Rabat ne servira pas uniquement à la surveillance, mais également à la mise en œuvre de différents programmes et pour la gestion de la migration légale», a déclaré Mme Rumi à la presse au terme de son déplacement au siège de la Commission européenne. Durant deux jours, les 21 et 22 janvier, elle a eu notamment des rencontres avec Johanes Han, et le président de la Commission des libertés civiles au Parlement européen, Claude Moraes. Réunion en mars entre le Maroc et l'Espagne pour analyser la situation Le 3 octobre, Mme Rumi a annoncé depuis Rabat, que «l'Espagne sera la voix du Maroc auprès de l'UE». Une ligne de conduite qu'elle a suivie lors de sa visite à Bruxelles. Le quotidien La Razon affirme que Madrid est décidée à persuader ses autres partenaires d'accorder à Rabat les mêmes avantages financiers attribués à la Turquie. Pour rappel en 2016, le gouvernement Erdogan avait bénéficié de 6 milliards d'euros pour jouer le gendarme et accueillir sur son sol les réfugiés qui voulaient se diriger vers l'Europe. En mars 2018, la Commission européenne a donné son feu vert pour débloquer la deuxième tranche de l'aide estimée à 3 milliards d'euros. Si les Européens remplissent scrupuleusement leurs engagements envers Ankara, il est clair qu'ils trainent les pieds avec Rabat. Aucune échéance n'a été annoncée pour le versement des 110 millions d'euros restant. «Dans les prochaines mois» a déclaré le 16 janvier à Rabat Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Pour sa part et depuis Bruxelles, Consuelo Rumi a évité de donner une date précise pour l'envoi des fonds promis au Maroc. En attendant, les représentants des gouvernements marocain et espagnol devraient se réunir en mars pour «analyser l'évolution de la situation», annonce La Razon.