La Commission européenne salue l'apport du Maroc dans la lutte contre la migration irrégulière. Elle s'engage à verser cette année à Rabat les 110 millions d'euros qui restent de la somme promise fin décembre à Rabat. La commission européenne a publié, ce mercredi 6 mars, un rapport sur la migration dans l'espace de l'UE. Le royaume y est cité pour sa coopération dans la lutte contre les réseaux de passeurs. «Nous posons les bases d'une étroite collaboration avec le Maroc (qui) s'est déjà engagé à renforcer le contrôle de sa frontière et déjà évité un grand nombre de départs. Les mesures de l'UE visent à soutenir ce processus.» «A la fin de 2018, 140 millions d'euros d'aide à la gestion des frontières ont été approuvés» en faveur de Rabat, rappelle la CE. «Les premiers versements ont été effectués et des appels d'offres ont déjà été lancés pour l'achat d'équipements essentiels», explique encore la Commission. Le 13 janvier à Rabat, la Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a promis le paiement «dans les prochaines mois des 110 millions euros». Et de rappeler qu'une enveloppe de 30 M€ a déjà été transmise en décembre au gouvernement El Othmani. Les Marocains, les premiers arrivés en Espagne en 2018 L'Espagne bénéficiera cette année également d'un soutien financier de 36 millions euros. L'octroi de cette somme a été décidé en 2018 afin de renforcer la surveillance de sa frontière sud. La Commission s'est dite prête à fournir à Madrid «toutes les ressources financières et le soutien technique nécessaires à la gestion des arrivées» des pateras. Une somme dérisoire par rapport aux 400 M€ accordés par Bruxelles en 2006 au gouvernement de Zapatero, pour faire à l'immigration en direction des Iles Canaries. La nouvelle approche migratoire de la CE prévoit d'apporter une assistance au Maroc et l'Espagne. Elle a d'ailleurs tenu à couvrir d'éloges les deux pays. «La coopération avec le Maroc est essentielle et j'apprécie les efforts déployés par les autorités marocaines», a déclaré Dimitris Avramopoulos, commissaire européen pour la migration, les Affaires intérieures et la Citoyenneté, lors d'un point de presse. «L'Espagne joue un rôle important et toutes les politiques mises en œuvre par le gouvernement espagnol répondent aux principes sur lesquels reposent nos politiques en matière de migration, conformément aux normes européennes et internationales», a-t-il ajouté. Le rapport de la CE a fait état de l'accroissement de plus de 20% du nombre des Marocains arrivés en 2018 en Espagne à bord d'embarcations de fortune. Ils ont occupé la première place, suivis des ressortissants de Guinée, Mali, Côte d'Ivoire, Gambie et Algérie.