Les Mauritaniens sont appelés à élire leurs représentants au Parlement (monocaméral), aux régions et dans les communes. Comme avec la victoire d'IBK au Mali, ce scrutin devrait conforter la majorité du parti du président, Mohamed Ould Abdel Aziz. "Mauvaise pioche" pour le Maroc. La Mauritanie vit à l'heure des élections législative, régionale et communale. L'opération a commencé, ce vendredi, avec le vote des différents corps de l'armée et la police. Ce qui représente un atout pour le parti du chef de l'Etat. Demain, ça sera au tour des civils de prendre le chemin des urnes. Ce scrutin connait la participation de 98 partis. Un record. Cette fois, il n'y a pas eu de boycott comme en 2013. La première place du podium devrait revenir sans surprise au parti présidentiel, l'Union pour la République. La seule inconnue reste l'écart avec les autres formations en lice, tels le Rassemblement des Forces démocratiques d'Ahmed Ould Daddah ou les islamistes de Tawassoul proche du PJD. Cette supériorité sur les autres, l'UpR la doit à l'engagement personnel de Mohamed Ould Abdel Aziz dans la campagne électorale. Le président a sillonné tout le territoire, animé des meetings, dont le dernier fut organisé hier à Nouakchott, appelant sans relâche les électeurs à voter pour son parti. Vers un axe Mali-Mauritanie-Algerie ? Ces élections ne devraient guère apporter de changements dans la politique marocaine d'Ould Abdel Aziz. La normalisation des relations politiques tant attendue marque le pas. La nomination d'un nouvel ambassadeur mauritanien, après plus de six ans de rupture non-déclarée, ne constitue pas une garantie d'un retour à la situation d'avant 2011. Le coup froid du Maroc avec le voisin du sud a des points communs avec celui du Mali, à tel point que les deux Etats avec l'Algérie forment un axe. C'est dans ce contexte qu'il faut inscrire le déplacement, le 23 août dernier, du président Ibrahim Boubacar Keïta à Nouakchott. Le premier qu'il effectue à l'étranger depuis sa victoire aux présidentielles du 12 août. Une visite de quelques heures durant laquelle il s'est réunit avec son homologue mauritanien. Le rapprochement entre Bamako et Nouakchott avec la bénédiction d'Alger devrait se consolider à l'avenir, d'autant que leurs deux présidents respectifs doivent beaucoup à l'Algérie. Le scrutin qui a commencé, aujourdhui, en Mauritanie à valeur de test pour la «popularité» de Mohamed Ould Abdel Aziz qui ambitionne de rempiler pour un 3e mandat à la tête du pays. Hier à Nouakchott, il a demandé aux électeurs de lui donner une «majorité confortable» pour mener à bien son programme. La présidentielle en Mauritanie est prévue en 2019.