La lune de miel entre le Polisario et le Mauritanie continu. Les réunions se succèdent entre les deux parties. Cette semaine, le président Ould Abdel Aziz s'est entretenu avec un émissaire du Front. Le retour en force du Maroc sur la scène malienne les inquiète. Ils ne sont pas les seuls, l'Algérie aussi. Nouakchott n'a pas trop tardé à réagir au retour en force de Rabat sur la scène politique malienne. Son président, Mohamed Ould Abdel Aziz, a reçu, mercredi, le jour même du départ du roi Mohammed VI à Bamako, Mohamed Salem Salek, le chef de la diplomatie du Polisario. Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération chargé des affaires du Maghreb Arabe a également assisté à cette réunion. La question du Sahara était au menu des entretiens entre les trois hommes. «La Mauritanie est un Etat important qui joue un rôle essentiel dans la stabilité et la sécurité de la région» a déclaré Salek à la presse mauritanienne. Il faut dire que ce responsable est un habitué du palais présidentiel. C'est en effet la deuxième fois qu'il y met les pieds, en l'espace de quelques mois. La première remontant à fin décembre. Il avait été reçu par le général-président avec tous les honneurs dignes d'un émissaire d'un Etat, dûment, reconnu par l'ONU. Mieux encore, Ould Abdel Aziz refusait d'accorder quelques minutes de son précieux temps à Abdellah Baha, le ministre d'Etat sans portefeuille alors qu'il se trouvait à Nouakchott pour assister au 2ème congrès du parti islamiste Tawassoul. Le Polisario cherche un allié pour remplacer le Mali Décembre 2011, Bamako accordait au Polisario le droit de poursuivre sur son territoire national les éléments des groupes islamistes et du banditisme. Quelques mois plus tard, la relation tourne au vinaigre. Les Maliens agacés par les intrusions successives des milices de Mohamed Abdelaziz, mettaient l'autorisation en veilleuse. C'était du temps du président Toumani Touré, renversé, le 22 mars 2012, par un coup d'Etat. Sous couvert d'anonymat une source au Sahara attribue, dans des déclarations à Yabiladi, l'inquiétude de la Mauritanie et du Polisario à «la délégation sécuritaire qui a accompagné le roi lors de son déplacement au Mali», citant notamment, «le général de corps d'armée, Abdelaziz Bennani et Yassine Mansouri, le chef de la DGED, qui connaît bien la scène politique mauritanienne. C'est lui qui avait noué les premiers contacts avec les militaires auteurs du putsch d'août 2005 contre le régime du président Maaouiya Ould Taya. Trois années plus tard, il récidivait après le coup d'Etat du général Mohamed Ould Abdel Aziz». Et d'ajouter «tout de même Bennani et Mansouri n'ont pas fait le voyage à Bamako uniquement pour assister à l'investiture d'Ibrahim Boubacar Keita». La situation dans le nord du Mali ne s'est pas encore stabilisée. L'armée locale a besoin d'entrainement pour assurer l'intégrité territoriale du pays. Rabat a les moyens de contribuer à la réalisation de cet objectif et surtout regagner l'estime de la population du nord. De son côté, l'Algérie a affirmé, par la voix de son Premier ministre Abdelmalek Sellal, sa «disponibilité à ne ménager aucun effort pour la libération du nord du Mali de l'occupation par les groupes terroristes et criminels». C'est dire que la concurrence sera rude.