Avant la tenue des négociations entre le Maroc et le Front Polisario promises par Horst Köhler, la Russie a exprimé mercredi sa position sur le conflit du Sahara occidental, soutenant la reprise des pourparlers et évoquant la participation de l'Algérie. La Russie note «avec satisfaction les efforts de Horst Köhler, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental et ancien président de l'Allemagne, pour que le processus de paix reprenne, sans conditions préalables, entre les deux protagonistes». C'est ce qu'a déclaré mercredi soir la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. L'Algérie et la Mauritanie en tant qu'observateurs Une reprise des négociations avec la participation de «l'Algérie et de la Mauritanie voisines en tant qu'observateurs», poursuit-elle, selon le briefing publié par la diplomatie russe. Celle-ci rappelle que «les efforts déployés pour mettre au point une approche acceptable du règlement du conflit entre les deux parties – le Maroc et le Front Polisario – entrepris sous les auspices des Nations unies, ont été à plusieurs reprises perturbés pour diverses raisons». «En même temps, le fragile statu quo local suscite de vives inquiétudes, car il est confronté à des défis majeurs pour la sécurité régionale», poursuit-on de même source. La Fédération de Russie affirme aussi soutenir les négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario. Moscou déclare ne voir «aucune alternative raisonnable à la recherche d'un compromis fondé sur les résolutions bien connues du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, dans le cadre de procédures conformes aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies». «Nous partons du principe que la paix durable au Sahara occidental peut être réalisée exclusivement par des moyens politiques. Tout en maintenant des contacts avec toutes les parties intéressées, nous continuerons à contribuer à la création d'une dynamique positive en vue de parvenir à un règlement du conflit au Sahara occidental», conclut Maria Zakharova. Le Maroc exige la participation de l'Algérie en tant que partie prenante Cette position de la Russie intervient alors que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental s'apprête à lancer, dans les semaines à venir, des invitations aux parties concernées pour se préparer à un nouveau round de pourparlers avant la fin de l'année. Des négociations directes qui interviendront six ans après l'échec du 9ème round de négociations informelles en mars 2012. Elles avaient été initiées par Peter van Walsum, alors envoyé personnel onusien pour le Sahara occidental, en 2007 à la suite de la résolution 1754 du Conseil de sécurité de l'ONU. Les pourparlers s'étaient déroulés à Manhasset (Etats-Unis) entre le gouvernement marocain et des représentants du Front Polisario sous les auspices de l'organisation onusienne. Sahara occidental : Le Maroc acceptera-il de négocier directement avec le Polisario ? Contestant la légitimité du Polisario à représenter les Sahraouis, le Maroc refuse de s'asseoir à la même table que les alliés de Brahim Ghali. Rabat exige aussi la participation de l'Algérie en tant que partie prenante du conflit, ce qu'Alger conteste. Le Maroc a adopté, depuis son retour au sein de l'Union africaine (UA), une stratégie visant à impliquer les Sahraouis unionistes. Celle-ci s'est concrétisée en mars dernier à Lisbonne, où les autorités marocaines ont été notamment représentées par les présidents des régions de Laâyoune Sakia Al-Hamra et de Dakhla-Oued Eddahab. Cette stratégie s'est également poursuivie lors des sessions du Comité des 24 relevant de la 4ème Commission de l'ONU des affaires politiques et de la décolonisation, auxquelles ont pris part des élus du Sahara.