Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, a passé sa fin de semaine dernière à Rabat. De cette 4e tournée dans la région depuis sa nomination en janvier 2009, on retiendra la reprise des négociations entre le Maroc et le Polisario sur l'avenir du Sahara. Le prochain round de ces pourparlers sous les auspices de l'ONU aura lieu entre le 3 et le 5 novembre à New York. Christopher Ross a été reçu lundi matin à Rabat par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri. Aucune indication n'a été donnée sur la teneur de cet entretien, à l'issue duquel, il n'y a pas eu de déclaration à la presse. Toutefois, on sait que l'objectif de son passage au Maroc comme en Algérie et en Mauritanie, est de relancer les pourparlers entre le Maroc et le Polisario. Même si rien n'a filtré des entretiens avec Taieb Fassi Fihri, le Maroc semble donner son aval pour un nouveau round de négociations. Mission accomplie donc pour l'envoyé personnel de Ban Ki-moon. Le Polisario a souligné «sa disponibilité à prendre part au prochain round de pourparlers prévu début novembre prochain», avait déclaré jeudi en Algérie, Christopher Ross à la presse, avant son départ pour la Mauritanie. Le Polisario avait confirmé l'information dans la journée, par l'intermédiaire Mohamed Khadad, son coordinateur de la Mission des Nations-Unies pour le Sahara occidental (MINURSO). Depuis juin 2007, le Maroc et le Polisario ont tenu quatre séries de négociations formelles sous l'égide de l'ONU, sans parvenir à un résultat. Deux sessions informelles des négociations parrainées par l'ONU, ont également eu lieu en Autriche en août 2009 puis à New-York en février 2010, sans pour autant trouver un terrain d'entente entre les deux parties. Avant d'entamer sa tournée à Alger la semaine dernière, Ross a espéré des «avancées concrètes» pour un règlement «juste et durable» du conflit du Sahara. Il avait appelé à surmonter le statu quo en place, qui selon lui ne peut plus durer. «Il n'y a pas de doute que le statu quo est intenable à long terme étant donné les coûts et les dangers qu'il entraîne», a affirmé Christopher Ross, après un entretien avec Abdelaziz Bouteflika, au second jour de sa visite en Algérie. Or les deux parties semblent bien camper sur leurs positions. Pour le Maroc, la seule solution possible au «conflit artificiel» du Sahara est une large autonomie sous sa souveraineté. Pour sa part, le Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination, sous l'égide de l'ONU, avec comme options le rattachement au Maroc, l'indépendance ou l'autonomie sous souveraineté marocaine.