Durant trois jours, les délégations des différentes parties ont eu des discussions, sous l'égide de Christopher Ross, pour tenter de trouver un terrain d'entente à propos du conflit au Sahara. Le cinquième round de négociations informelles entre le Maroc et le Polisario devait prendre fin hier, dimanche 23 janvier, à la résidence de Greentree à Manhasset dans la banlieue newyorkaise. Durant trois jours, les délégations du Maroc, de la Mauritanie, de l'Algérie et du Polisario ont eu des discussions, sous l'égide de Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, pour tenter de trouver un terrain d'entente à propos de ce conflit. Aussi, l'objectif de cette rencontre était, selon le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky, de réfléchir sur des propositions concrètes dans le cadre de l'approche innovante mise en valeur lors du dernier round de pourparlers informels pour créer un environnement propice au progrès. Ainsi, encore une fois, l'émissaire onusien M. Ross a tenté d'accomplir la lourde tâche de rapprocher, à Manhasset, les positions des parties. Comme à l'accoutumée, le Maroc a abordé ce round de pourparlers avec une forte volonté de parvenir à une solution réaliste et définitive. Forte du projet d'autonomie, la délégation marocaine, composée de Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, de Mohamed Yassine Mansouri, directeur général des Etudes et de la Documentation, et de Maouelainin Khalihanna Maouelainin, secrétaire général du Corcas, aura demandé aux autres parties de faire preuve de réalisme et de bonne foi et d'aborder les négociations dans un esprit de compromis pour pouvoir avancer dans les négociations. Mais, après la tenue de huit rounds de pourparlers, doit-on s'attendre à une avancée dans ces négociations? Les observateurs demeurent pessimistes. Fidèle à son attitude haineuse, le Polisario, soutenu par Alger, n'aura pas contribué positivement, lors de ce round, à la recherche d'une solution. Bien au contraire, le front séparatiste fait toujours preuve d'intransigeance et d'immobilisme en tenant fermement à l'option référendum-version indépendance, dans le seul objectif de faire perdurer le conflit. Ainsi, à l'heure où le Royaume a présenté des propositions pratiques pour accélérer le rythme des négociations, l'Algérie et sa création le Polisario n'ont affiché, jusqu'à présent, aucune réelle volonté de parvenir à une solution. A noter dans ce cadre, que parmi les propositions faites par le Maroc, lors du précédent round de pourparlers, figure la question de l'évaluation de l'état réel des ressources naturelles de la région, afin de démentir les allégations fallacieuses du Polisario relatives à l'exploitation par le Maroc de ces ressources. Le Maroc avait souligné, dans ce sens, que l'Etat a mobilisé des centaines de milliards de dirhams entre 1976 et 2010 pour renforcer les infrastructures des provinces du Sud. Le Royaume avait évoqué aussi la possibilité pour l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU de ne pas se contenter uniquement des rounds de négociation et de conférer plus de dynamisme à ses démarches. La délégation avait également proposé d'examiner la question de la représentativité de la population des provinces sahariennes, sachant que le Polisario ne représente pas l'ensemble de la population sahraouie. La délégation marocaine avait soulevé, en outre, la question d'examiner les moyens de dynamiser la contribution des Etats voisins, à savoir l'Algérie et la Mauritanie, dans la perspective d'une solution définitive dans l'intérêt de l'ensemble de la région du Maghreb. En dépit de l'importance de ces propositions présentées par la délégation marocaine, leur examen a montré à nouveau que les autres parties préfèrent s'en tenir au statu quo. Cela dénote que ces parties ne sont pas disposées à faire l'effort nécessaire pour parvenir à une solution politique acceptable par tous, ce qui sape toutes les chances de succès des négociations. Ceci dit, tout en demeurant déterminé à poursuivre les négociations, le Maroc rejette toute tentative visant à torpiller le processus de négociations ou à le ramener à la case départ. A rappeler que les quatre précédents rendez-vous avaient eu lieu successivement en août 2009, dans la localité autrichienne de Durnstein, près de Vienne, en février 2010 à Armonk, près de New York et en novembre et décembre derniers à Manhasset. L'Espagne multiplie les conseils au Polisario de ne pas rejeter la proposition d'autonomie La veille de la tenue de la 5ème session des pourparlers informels sur le Sahara, le gouvernement espagnol a multiplié les conseils au Polisario d'accepter l'option d'autonomie présentée par le Maroc comme solution à ce conflit, faisant assumer au mouvement séparatiste la responsabilité du rejet de cette proposition. Par la voix de deux de ses ministres de poids, l'exécutif a souligné, dans des déclarations rapportées par les médias ibériques, l'existence d'autres alternatives à la résolution du conflit, et ce en raison de «la complexité et la difficulté de l'organisation d'un référendum» auquel s'attache le Polisario comme unique solution à ce contentieux. Dans un entretien accordé à l'édition espagnole du magazine «Vanity Fair» dans son numéro de février 2011, le ministre espagnol de la Présidence, Ramon Jauregui, a assuré que «s'il était président du front du Polisario, il ne rejetterait pas l'option d'autonomie, au lieu de passer 30 ans sous des tentes». Versant dans le même sens, la ministre espagnole des Affaires étrangères Trinidad Jimenez, a affirmé, jeudi, qu'il existe d'autres alternatives à la résolution du conflit du Sahara que le référendum, en allusion à la proposition d'autonomie présentée par le Maroc qui est animée d'une forte volonté d'aller de l'avant pour parvenir à une solution réaliste et définitive de ce conflit artificiel.