Les premières rencontres informelles entre les délégations des parties en conflit sur le Sahara marocain auront lieu les 10 et 11 août, en Autriche, selon une source de l'ONU. Les délégations du Maroc, du front séparatiste du Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie se retrouveront les 10 et 11 août en Autriche pour les rencontres informelles, selon un porte-parole du secrétaire général de l'ONU. Ce responsable onusien a affirmé, lundi 3 août, à New York, que «à l'invitation de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, et avec le soutien unanime du Conseil de sécurité et la généreuse hospitalité de la République d'Autriche, les parties en conflit sur le Sahara ainsi que les Etats voisins tiendront en Autriche deux jours de réunions informelles les 10 et 11 août». Selon la même source, l'objectif de ces réunions est de donner une nouvelle dynamique au processus de négociations auquel avait appelé le Conseil de sécurité. L'objectif est également, d'après le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, d'explorer d'éventuels domaines d'intérêts mutuels et préparer un 5ème round de négociations formelles pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable. «M. Ross estime que les maigres résultats à l'issue des quatre rounds de négociations à Manhasset exigent que le 5ème round soit soigneusement préparé», a-t-il indiqué. Les délégations des parties en conflit et les Etats voisins, à savoir l'Algérie et la Mauritanie, seront réduites. Elles ne seront composées que d'officiels de haut niveau, selon le porte-parole du secrétaire général de l'ONU. La tenue d'une série de rencontres informelles s'inscrit dans le cadre de la nouvelle démarche de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross. Etant donné que quatre rounds de négociations directes entre le Maroc et le Polisario ont débouché sur l'impasse, M. Ross a tenu à préparer le terrain au cinquième round de négociations à travers des réunions restreintes et informelles qui devraient permettre aux parties d'entamer le cinquième round de négociations formelles sans conditions préalables. «Je suis optimiste quant à cette première rencontre informelle qui, j'en suis sûr, apportera une contribution importante à la recherche d'une résolution du conflit qui dure déjà depuis trop longtemps et qui entrave le travail qui doit être fait au niveau de l'intégration régionale», avait déclaré Christopher Ross. Dans le cadre de sa dernière résolution sur le Sahara, la 1871, adoptée le 2 mai, le Conseil de sécurité de l'ONU avait fait sienne la proposition de M. Ross d'entamer des réunions informelles. Selon plusieurs observateurs, le cadre officiel des négociations de Manhasset n'a pas abouti en raison notamment de la rigidité des lois internationales régissant les négociations officielles. «Parmi les raisons qui expliquent le blocage qui a marqué Manhasset I, II, III et IV c'est la rigidité de la procédure des négociations officielles. Ce cadre est régi par les lois internationales et l'implication de plusieurs institutions onusiennes. Vu l'intervention de plusieurs instances internationales, les parties aux négociations étaient obligées de nuancer leurs positions, sans toutefois toucher au fond du problème», avait déclaré à ALM Mustapha Naïmi, professeur universitaire et membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS). Depuis juin 2007, des délégations du Maroc, du Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie ont pris part, à Manhasset, à quatre rounds de négociations sur le Sahara en présence de l'ancien envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, Peter Van Walsum. Les quatre rounds n'ont abouti à rien de tangible et n'ont pas pu faire avancer le processus de règlement du conflit, plus que trentenaire, à propos de la marocanité du Sahara.