L'épineux dossier du financement du culte musulman en France bientôt solutionné ? Dans son édition du 6 juillet, le journal Le Monde révèle le contenu d'une note confidentielle de 20 pages que l'ancien banquier et fondateur du Club XXIe siècle Hakim El Karoui, proche d'Emmanuel Macron, aurait remise à ce dernier, qui doit présenter à la rentrée son plan pour «l'islam de France», d'après La Croix. Hakim El Karoui préconise ainsi la création d'une Association musulmane pour l'islam de France (Amif). Le conseil d'administration serait composé de «figures exemplaires, sans conflits d'intérêts» répartis en plusieurs collèges (gestionnaires de mosquées et aumôniers, entrepreneurs, spécialistes du halal et du pèlerinage, imams, acteurs associatifs), sans «exclure des personnalités proches de l'UOIF» (Union des organisations islamiques de France, branche française des Frères musulmans). Parmi les imams retenus, la note cite les noms de Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, Mohamed Bajrafil, imam à Ivry (Val-de-Marne) et Azzedine Gaci, recteur de la mosquée de Villeurbanne. Hakim El Karoui mise sur 100 millions d'euros de recettes annuelles pour «l'islam de France». Plus de la moitié de cette somme (60%) proviendrait d'une redevance sur les viandes halal – dont la qualité de l'abattage serait certifiée par l'Amif – qui passerait de 8 à 30 centimes par kilo. «Il ne s'agit pas de redevance au sens fiscal du terme, mais plutôt d'une contribution volontaire des consommateurs qui soutiendraient collectivement l'organisation du culte», précise à La Croix Didier Leschi, membre aux côtés de Hakim El Karoui du Conseil d'orientation de la Fondation de l'islam de France. «Il faudrait que les gages de fiabilité offerts par la certification justifient ce prix plus élevé», relève-t-il toutefois. Les dons des fidèles constitueraient la deuxième source de financement de l'Amif, soit 25 à 30% de son budget.