A l'Union africaine, le Conseil de paix et de sécurité reste, au moins pendant les neuf mois à venir, le dernier réduit des partisans du Polisario. Le 31 mars 2018, les mandats de l'Algérie et de l'Afrique du Sud arriveront à terme. Le Maroc a une chance de briguer le siège revenant à la zone de l'Afrique du nord. Le Maroc a réussi sa première participation au dernier sommet de l'Union africaine. Rabat est désormais assurée de la neutralité positive du président de la Commission de l'UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat. Une instance qui auparavant était le fer de lance de ses principaux adversaires du temps du mandat de Nkosazana Dlamini-Zuma. A ce succès s'ajoute la fin officielle de l'axe Alger-Abuja-Pretoria. Le Nigéria est, en effet, le nouveau médiateur entre le royaume et ses opposants à l'UA. Seul manque à la satisfaction marocaine pour être complète, le Conseil de paix et de sécurité (CPS), encore sous l'emprise de l'axe Alger-Pretoria. D'ailleurs, son président n'est autre que l'Algérien Ismaïl Charki. L'Algérie et l'Afrique du Sud quitteront le CPS le 31 mars 2018 Un organisme que le royaume accuse d'«impartialité» avant même son adhésion à l'organisation continentale. A Addis-Abeba, le CPS a constitué la seule fausse note au consensus général et ce en adoptant une résolution appelant le Maroc et la «RASD» à «s'engager dans des pourparlers directs et sérieux et à apporter la coopération nécessaire aux organes politiques de l'UA, à la Commission et au Haut Représentant de l'UA pour le Sahara occidental», le Mozambicain Joaquim Chissano. Un texte qui a fait l'objet d'une forte opposition d'une vingtaine d'Etat, selon une dépêche de la MAP. Cependant, l'agence officielle a oublié de mentionner que la majorité de ces pays ne siègent pas au Conseil de paix et de sécurité, à l'instar du Sénégal et du Maroc. La composition actuelle du CPS (15 membres) est largement dominée par l'Algérie et l'Afrique du Sud mais pas pour longtemps. Les mandats des deux alliés inconditionnels du Polisario expireront le 31 mars 2018. Une échéance importante pour le royaume qui verra non seulement le départ de l'Algérie et de l'Afrique du Sud mais également de l'Ouganda, un autre partisan du mouvement séparatiste. Le Maroc a même une chance d'intégrer ce conseil et d'influencer de l'intérieur le cours de ses décisions s'il parvient à arracher le siège en jeu revenant à la zone de l'Afrique du nord. Une adhésion qui pourrait donner de la voie à ses alliés au sein de cette instance, tels que le Burundi, le Togo, le Congo et la Sierra Léone.