La diplomatie algérienne, battue à plate couture par son homologue marocaine sur la question du Sahara, tente de reprendre les choses en main en multipliant ses tentatives de nuisance à l'intégrité territoriale du Maroc. Après avoir dépêché à New York le chef du Polisario pour rencontrer le Secrétaire Général des Nations Unies et le convaincre sur l'attitude, illégale, du front séparatiste dans la zone tampon de Guergarate, tentative soldée par un échec, Alger a activé ses relais diplomatiques au sein de l'Union Africaine dans l'espoir de déstabiliser le Maroc qui vient de retrouver sa place au sein de l'instance panafricaine. L'Algérien Ismaïl Chergui, président du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'UA, a jugé malin de convoquer une réunion du CPS consacrée au Sahara et d'y "inviter" le Maroc afin de lui faire subir "un test après avoir paraphé l'Acte constitutif de l'UA". Le Maroc a bien entendu boudé la réunion qui a eu lieu lundi à Addis-Abeba, le CPS étant loin d'être un exemple de neutralité sur la question du Sahara. Et ce n'est pas seulement le Maroc qui a boudé puisque la réunion s'est déroulée dans une salle vide, exception faite des représentants du Kenya et du Niger, en plus de deux dirigeants séparatistes et du très controversé "envoyé de l'UA au Sahara", Joaquim Chissano, ancien président du Mozambique. Ce petit monde s'est contenté de ressasser de vieilles rengaines et de prêcher ainsi dans le désert. L'attitude du Maroc et de ses nombreux alliés africains, plus que majoritaires au sein de l'UA, s'explique par des considérations objectives et par la claire volonté de sortir l'Afrique de la logique de la division et des calculs totalement inefficaces au moment où le continent aspire au développement intégré et durable. A noter d'abord que le retour du Maroc à l'Union Africaine ne signifie pas une reconnaissance de la part du Royaume d'un quelconque rôle de l'UA dans la solution du conflit du Sahara, le dossier étant entre les mains des Nations Unies en vue d'un règlement pacifique de cette question. Ensuite, il y a le flagrant parti pris du Conseil de Paix et de Sécurité que préside l'Algérien Ismaïl Chergui et qui est manifestement loin de disposer de la neutralité requise pour examiner convenablement ce dossier. Compte tenu donc de cette partialité, accepter de prendre part à la réunion équivaudrait à se mettre dans le box des accusés et à endosser les accusations du groupuscule anti-marocain conduit par l'Algérie et l'Afrique du Sud. Par son attitude, le Maroc a fait rater à Alger et à Pretoria l'occasion par laquelle ils espéraient démarrer leur campagne ourdie contre l'intégrité territoriale du Maroc et lui donner ainsi du fil à retordre au sein de l'UA.