Le Maroc est un pays à "régime hybride". C'est ce qui ressort du classement 2015 de l'indice de la démocratie publié par The Economist Intelligence Unit dans lequel le royaume se retrouve au 107ème rang mondial. Un mauvais classement qui le place devant beaucoup de pays de la zone MENA, considérée comme la région la plus répressive du monde. Détails. Encore, une fois dans un classement international sur la démocratie le Maroc brille par son mauvais classement. The Economist Intelligence Unit vient de rendre public son indice 2015 de la démocratie qui mesure le niveau de démocratie dans 167 pays (dont 2 territoires) à travers le monde. Pour mesurer le niveau de démocratie des pays, cet indice international se base sur 60 indicateurs regroupés en 5 catégories : processus électoral et pluralisme, libertés civiles, fonctionnement du gouvernement, participation politique et culture politique. Sur chaque catégorie, les pays se voient attribuer une note allant 0 à 10. Ensuite, en fonction du score obtenu, chaque pays se voit classer dans l'une des 4 catégories de démocraties : «démocraties complètes», «démocraties imparfaites», «régimes hybrides» ou «régimes autoritaires». Avec un score total de 4,66/10 contre une moyenne mondiale de 5,55/10, le Maroc se retrouve à la 107ème place du classement 2015. Un mauvais classement en raison du faible score dans l'indicateur de la participation politique (3,89/10) mais aussi dans celui du fonctionnement du gouvernement (4,64/10). Au niveau du processus électoral, le Maroc un score de 4,75/10 et au niveau des libertés civiles 4,41/10. Par contre, la culture politique semble mieux ancrée avec un score de 5,63/10. Des scores insuffisants qui envoient le royaume rejoindre la liste des 37 «régimes hybrides» présents dans le classement soit 17,5% de la population mondiale. Selon la description donnée par The Economist Intelligent Unit, les pays «régime hybrides» sont définis par «élections qui présentent des irrégularités substantielles qui les empêchent souvent d'être à la fois libres et équitables». Toujours selon la même description, ces pays se caractérisent par une «pression du gouvernement sur les partis et candidats d'opposition». De plus, «la corruption tend à être généralisée et la primauté du droit est faible» ainsi que «La société civile». Et dans les pays à «régime hybride», note The Economist Intelligent Unit, on retrouve un «harcèlement et des pressions sur les journalistes et un pouvoir judiciaire non indépendant». La zone MENA, région la plus répressive du monde Dans le classement 2015, le Maroc fait office de bonne élève dans la classe des médiocres si on compare son score avec celui de la région MENA. Cette région enregistre un score moyen de 3,58/10 (contre 4,66/10 pour le Maroc). Considérée comme la région la plus répressive du monde, la zone MENA abrite 14 «régimes autoritaires» parmi lesquels la Syrie (avant dernière au classement mondiale), le Yémen (154ème), l'Egypte (134ème) des pays du golfe comme les Emirats-Arabes-Unis (148ème), Oman (142ème). Des pays maghrébins comme la Libye (153ème), l'Algérie (118ème) et la Mauritanie (117ème) rejoignent la liste des «régimes autoritaires». Toujours dans la région MENA, le Maroc aux côtés du Liban (102ème) et la Palestine sont les 4 seuls pays à «régimes hybrides» de la région. Israël (34ème) et la Tunisie (57ème), les 2 seules «démocraties imparfaites», sortent la tête de l'eau. Au niveau mondial, la Corée du Nord (167ème), la Syrie (166ème) et le Tchad (165ème) sont les régimes les plus totalitaires de la planète. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis se retrouvent respectivement à la 16ème et à la 20ème place mais font partie des «démocraties complètes». L'Italie (21ème), la Belgique (26ème) et la France (27ème) sont classées dans les «démocraties imparfaites» Le monde compte 20 «démocraties complètes», 59 «démocraties imparfaites», 37 «régimes hybrides» et 51 «régimes autoritaires». C'est la Norvège qui est la première démocratie au monde suivie de l'Islande. La Suède, la Nouvelle-Zélande et le Danemark complètent le top 5 mondial.