Chabat a gagné la bataille contre ses adversaires istiqlaliens proches du PAM. Il a convaincu le conseil national, réuni hier à Rabat, de rejeter la proposition d'un congrès extraordinaire et de bénir la réintégration de Abdelouahed El Fassi et Mohamed El Ouafa dans les rangs du parti. Hamid Chabat a gagné son pari. Il a obtenu sans peine l'adhésion des membres du conseil national de son parti au changement de cap politique qu'il avait pourtant lui-même initié au lendemain des scrutins du 4 septembre. Le «parlement» de la Balance a entériné, hier soir, la politique du «soutien critique» au gouvernement Benkirane. Sauf coup de théâtre, Hamid Chabat devrait donc rester aux commandes du PI jusqu'à la fin de son mandat (automne 2016) et du coup veillera à l'organisation des prochaines législatives. La rupture avec le PAM est ainsi officialisée, ce qui constitue un revers pour les amis du Tracteur au sein de l'Istiqlal. Karim Ghellab, Yasmina Baddou et Rahal Mekkaoui se sont retrouvés en minorité. Leur appel pour un congrès extraordinaire ayant été rejeté. Contrairement à l'ancien maire de Fès qui offre aux istiqlaliens l'opportunité de revenir au gouvernement grâce à un projet d'alliance avec le PJD, ses opposants n'avaient présenté aucune alternative convaincante pour les membres du conseil national. Le climat d'incertitude qui prévaut au sein du Parti au Tracteur a dû également peser. Ahmed Akhchichine, pressenti pour succéder à Mustapha Bakoury, n'a pas encore dévoilé ses cartes. Suivra-t-il la même stratégie d'hostilité au PJD adoptée par Ilias El Omari ? Ou bien temporisera-t-il en préparant le parti à l'échéance des législatives de 2021 avec une nouvelle approche politique ? Le pari étant de profiter de l'usure du pouvoir du parti de la Lampe après 10 ans au gouvernement. Les amis d'Abdelouahed El Fassi et Mohamed El Ouafa réintègrent le parti Et comme un malheur n'arrive jamais seul, les partisans du PAM au sein du PI ont mal digéré la décision du «parlement du parti» de réintégrer dans les rangs de la Balance, sur proposition de Chabat, Abdelouahed El Fassi et ses amis du courant «Sans répit» et Mohamed El Ouafa, le ministre qui avait refusé de démissionner de l'exécutif en 2013. Ces nouveaux changements à l'Istiqlal annoncent-il la fin de la parenthèse du "roturier" Chabat et le retour en force du clan de la famille El Fassi à la tête du parti ? Chabat avait déjà déclaré qu'il n'a pas l'intention de briguer un deuxième mandat. S'il maintient son engagement, la course au titre de prochain secrétaire général du parti devra se jouer entre trois potentiels candidats : Abdelouahed El Fassi, le fils du fondateur du PI, Mohamed El Ouafa, son beau-frère ou Nizar Baraka, le beau-fils de Abbas El Fassi.