Avec son défi extrême de courir 24 heures non-stop devant une scie circulaire en marche, le rappeur Rilès transforme l'endurance physique en un acte artistique total. À travers cette performance diffusée en direct, il repousse les limites du corps et de l'esprit, en parfaite résonance avec son album Survival Days. Rilès n'est pas un artiste comme les autres. Il ne se contente pas de créer de la musique, il lui donne un corps, une matérialité, en poussant la mise en scène jusqu'à ses propres limites physiques. Ce samedi 8 février à midi, il s'est lancé dans un défi aussi spectaculaire que périlleux : courir sans interruption pendant 24 heures sur un tapis de course, sous la menace constante d'une scie circulaire géante en mouvement derrière lui.
Loin d'être un simple coup de communication pour accompagner la sortie de son album Survival Days, cette épreuve prend une dimension profondément symbolique. Son objectif ? Mettre en scène, de manière quasi-théâtrale, les tensions entre persévérance et obsession, entre contrôle et abandon. « L'œuvre explore la ligne entre la résilience et l'auto-destruction, questionnant la capacité de l'esprit à surpasser les limites du corps en situation de survie », explique son équipe dans un communiqué.
Ce projet ne se vit pas seulement sur les écrans. Rilès invite son public à entrer dans cette expérience comme on entrerait dans un musée, face à une œuvre d'art en mouvement. « Je fais partie de l'œuvre », déclare-t-il au micro de BFMTV, soulignant la volonté de transformer cet exploit sportif en une véritable installation artistique vivante. Chaque foulée devient une note, chaque goutte de sueur une trace de l'intensité du moment.
Et l'artiste ne laisse rien au hasard. Si les pauses techniques sont minimales – y compris pour ses besoins physiologiques qu'il effectuera sur le tapis lui-même, à l'abri des regards –, c'est parce que cette épreuve vise à matérialiser la pression constante imposée par la société et l'exigence personnelle. Son équipe décrit cette course comme « une quête d'endurance et de dépassement de soi », où le tapis symbolise la route infinie à parcourir et la scie incarne la menace omniprésente qui pousse l'individu à ne jamais ralentir.
Ce n'est pas la première fois que Rilès met son corps à l'épreuve pour illustrer son art. En septembre dernier, il avait déjà couru 12 heures d'affilée, parcourant 120 km, mais sans la dimension anxiogène de la scie circulaire. Ce dépassement de soi, il le revendique comme un exutoire, une façon d'apprivoiser ses démons intérieurs.
Dans une récente interview accordée à l'émission radio « Le Code », il s'est confié sur des périodes sombres de sa vie, marquées par des tentatives de suicide. Aujourd'hui, il affirme avoir trouvé un équilibre, notamment à travers la course à pied et une stabilité affective retrouvée.