Un congrès extraordinaire est prévu en avril chez le parti de la Balance pour l'élection d'un nouveau secrétaire général. La course à la succession a commencé. Et des noms émergent…déjà! L'ère Abbas El Fassi à la tête de l'Istiqlal est sur le point de s'achever. Comme nous l'avions annoncé dans notre édition du vendredi, le comité exécutif lors de sa réunion dans la soirée du jeudi 12 janvier a mis en place les mécanismes légaux à même de favoriser une transition en douceur sans aucune incidence sur l'unité du parti. Il a été ainsi décidé la tenue, le 4 février prochain, d'une session extraordinaire du conseil national de la Balance. Sa principale mission sera d'élire les membres du comité préparatoire du 16ième congrès, lequel est prévu, sauf changement de dernière minute, en avril. Un rendez-vous avancé presque d'une année. Et pour cause, les conditions ayant présidé à l'octroi, en janvier 2009, d'un 3e mandat à Abbas El Fassi ne sont plus d'actualité. Le secrétaire général n'exerce plus les fonctions de chef de gouvernement. Coup d'accélérateur C'est justement à ce titre que Abbas El Fassi avait réussi à se maintenir trois années de plus à la tête de l'Istilqlal en dépit des statuts internes limitant à deux le mandat du secrétaire général. Une petite entorse qu'à l'époque, personne n'a osé contester. Abbas El Fassi était au mieux de sa santé politique. Force est de constater que les istiqlaliens comptent donner un coup d'accélérateur à leurs réunions afin de tourner, et au plus vite, la page Abbas El Fassi. Toutes les conditionssont ainsi remplies pour que débute une course à la succession de l'actuel secrétaire général, d'autant plus que les candidats ne manquent pas. Abdelouahed El Fassi, le fils de Allal C'est le candidat par excellence de Hamid Chabat, l'homme aux multiples casquettes au PI. Si l'on se tient aux résultats des élections 2009 des membres du comité exécutif, le fils de Allal, le fondateur du parti, est arrivé second juste derrière Abbas. Il serait le mieux placé pour hériter du poste du secrétaire général. Une succession en famille qui a le mérite de perpétuer la main mise du clan El Fassi.Seul hic à cette perspective, l'homme ne manifeste aucun intérêt pour le titre, certains au sein de l'Istiqlal avancent que c'est le clan Chabat qui pousse l'ancien ministre de la Santé sous le gouvernement Youssoufi I à présenter sa candidature. Nizar Baraka, le gendre C'est un membre du clan El Fassi. Il est le genre de Abbas El Fassi. C'est justement à ce titre qu'il a été propulsé à la tête de la direction de la campagne électorale de son parti aux Législatives de septembre 2007 qui ont donné la première place à la Balance et la primature à son beau-père. Quelques semaines plus tard, Baraka hérite du très sensible ministère des Affaires générales, un maroquin réservé aux proches des chefs du gouvernement. S'il n' a pas l'expérience ou le charisme d'un Ahmed Lahlimi ou de feu Mossadeq, Baraka peut se targuer d'avoir la proximité familiale. Et comme l'appétit vient en mangeant, aux termes des travaux du 15e congrès de la Balance de 2009, il a sa place au très sélect comité exécutif. Commence alors, le premier pas pour la succession de Abbas El Fassi à la tête du PI. La suite des événements a pris une autre tournure. La section nord de la Balance qu'il préside a connu des problèmes aggravés notamment par plusieurs défections, mettant son autorité à rude épreuve. De cette phase, l'homme sort affaibli au point qu'il n'a pu se présenter aux législatives anticipées du 25 novembre en dépit des nombreuses tentatives pour lui trouver en vain une circonscription sur mesure au nord du royaume. Avant de quitter la primature, Abbas El Fassi a pu au moins garantir à Nizar Baraka le ministère des Finances au cabinet Benkirane. C'est mieux que rien. Taoufiq Hjira, l'outsider L'ancien ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a des chances de succéder à Abbas El Fassi. Il pourrait être le candidat consensuel. De la récente crise qui a secoué la maison Istiqlal, il est sorti grandi. Ses efforts de médiation, au même titre que ceux de Hamdi Ould Errachid, le maire de Laâyoune, sont à l'origine de cette solution entérinée par les membres du comité exécutif lors de sa réunion du jeudi dernier. Une implication, à l'abri des médias, qui n'est pas sans lui donner de l'aura et lui défricher le terrain menant vers le poste de secrétaire général de la Balance. MohamedEl Ouafa,le revenant Il s'agit d'une ancienne figure de l'Istiqlal. Natif de Marrakech en 1948, il est le mieux placé pour rendre le secrétariat général au clan marrakechi. Deux années après la succession de Abbas El Fassi à M'Hamed Boucetta, El Ouafa quitte le Maroc pour des missions diplomatiques d'abord en Inde (2002-2004) puis en Iran (2006) et au Brésil jusqu'en 2011, date de son retour au bercail. Depuis, il a renoué avec les têtes d'affiche de l'Istiqlal, notamment Hamid Chabat. Lors de l'inauguration du tout nouveau siège central de l'UGTM, à Rabat, El Ouafa était parmi les «guest stars».En dépit de sa longue absence, l'homme est connu pour sa maîtrise des rouages du parti. De 1976 à 1984, il était secrétaire général de la jeunesse istiqlalienne. Il compte également à son actif, la présidence de l'Union générale des étudiants du Maroc (UGEM), une émanation de la Balance. De 1983 à 1992, Mohamed El Ouafa a présidé le conseil municipal de Marrakech et depuis 1982, il est membre du comité exécutif du parti de l'Istiqlal.