Depuis la formation du cabinet Benkirane, l'Istiqlal vit à l'heure d'un bras de fer entre les pros Abbas El Fassi et sleurs opposants qui réclamaient sa démission. Il semble que la médiation est sur le point de mettre de l'ordre dans une Balance déséquilibrée. Dans la soirée du jeudi, les membres du comité exécutif de l'Istiqlal devaient ternir une réunion cruciale pour l'avenir de ce parti. Des sources au PI avancent que cette rencontre « serait le prélude à un bouleversement global affectant tous les organes de la Balance ». En somme c'est une nouvelle ère qui s'annonce pour cette formation vieille de 77 ans. Cette perspective qui se profile est le fruit de plusieurs rounds de négociations informelles, menées par des médiateurs et qui se sont étalées sur les journées du mardi, du mercredi et du jeudi entre les partisans et les anti-Abbas El Fassi. Des informations font état de contacts entre, d'un côté, Nizar Baraka et Mohamed El Oufa, respectivement gendre et beau frère de Abbas El Fassi, avec Abdelkader El Kihel, secrétaire général de la jeunesse, très proche de Hamid Chabat, l'homme fort au PI. Une source ayant assisté à ces réunions nous confient que «notre action est animée par le souci de préserver l'unité de l'Istiqlal, de le faire sortir rapidement de cette crise, fort et dynamique». Dans les faits, cette nouvelle ère que s'apprête à entamer l'Istiqlal commencera-t-elle par une démission de Abbas El Fassi? La même source répond par la négation. « Nous avons veillé, également, à préserver la dignité de tous les acteurs politiques, celle du secrétaire général, des membres du comité exécutif et de tous les militants de la Balance. En sommes, il n'y aura ni vainqueur ni vaincu. C'est dans l'intérêt du parti, du gouvernement Benkirane et du Maroc. C'est notre manière de gérer ces phases de tension inhérentes à l'action politique », souligne-t-elle non sans diplomatie. Des propos qui, sauf coup de théâtre, pourraient mettre sous le boisseau l'option de remplacer Abbas El Fassi à la tête du secrétariat général par Abdelouahed El Fassi, le fils de Allal, le fondateur du PI. C'est le dénouement de la crise qui a secoué l'Istiqlal qui s'approche depuis la formation du gouvernement Benkirane. Une crise suivie de très près par le cabinet Benkirane. Des indiscrétions attribuent le report du conseil de gouvernement, annoncé pour le jeudi 12 janvier, au bras de fer qui se joue au PI. La menace de certains députés, une vingtaine proches de Hamid Chabat, de voter contre la déclaration de l'exécutif serait à l'origine de cette décision en attendant que se dissipent les nuages sombres qui planent sur la maison Istiqlal. Une affaire à suivre.