Certains Istiqlaliens à Salé n'ont pas apprécié qu'un proche de Abbas El Fassi obtienne la tête de liste à Salé-Al Jadida à la place de Lahlifi Kdadra. La bataille des candidatures pour les prochaines élections législatives a commencé à faire des dégâts au sein du parti de l'Istiqlal (PI). Lahlifi Kdadra, président de la commune de Amer relevant de la ville de Salé, et plusieurs élus locaux istiqlaliens, ont bel et bien quitté le parti de la Balance. C'est ce qu'a affirmé à ALM une source partisane à Salé proche de ce dossier. M. Kdadra n'a pas trop chômé, étant donné qu'il a rejoint l'Union constitutionnelle (UC), selon la même source. Bouamer Taghouan, président du conseil de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, Khalid Trabelsi, inspecteur de l'Istiqlal au niveau de la ville de Salé, Abdelkader El Kihel et Abdellah El Bouzidi, membres du comité exécutif du PI auraient intervenu pour apaiser la tension et persuader M. Kdadra de faire marche arrière, mais en vain. Les raisons de cet escalade au sein du parti dirigé par Abbas El Fassi se rapportent à la bataille des accréditations qui bat son plein au Bouregreg. Selon notre interlocuteur qui a souhaité garder l'anonymat, le fait que l'Istiqlalien Omar Sentissi, frère de Driss Sentissi, l'actuel député MP et maire de Salé, obtienne la tête de liste du parti au niveau de la circonscription de Salé-Al Jadida, n'a pas été du goût de certains istiqlaliens. A noter que le député Istiqlalien Omar Sentissi a un lien familial avec Abbas El Fassi. La fille de Driss Sentissi est l'épouse de Abdelmajid, fils de M. El Fassi. Notons aussi que Omar n'avait rejoint l'Istiqlal qu'au cours de l'année législative 2010-2011. Selon la même source, les Istiqlaliens n'auraient pas apprécié le fait que le «nouveau venu» prenne la place de M.Kdadra qui aspirait, lui-aussi, à se présenter aux prochaines élections en tant que tête de liste. «Nous voulons que le choix des candidats se fasse sur la base des critères objectifs, notamment la compétence et l'honnêteté. Nous refusons que cette sélection s'opère sur la base des liens familiaux et du clientélisme. Sinon, on n'aura rien changé dans la nouvelle Constitution», souligne notre interlocuteur. Selon la même source, l'inspecteur du parti de l'Istiqlal à Salé M. Trabelsi aurait mené depuis près de deux mois une campagne pré-électorale en faveur de la candidature de M. Sentissi. Les responsables du parti de l'Istiqlal à Salé tiennent, pour leur part, à balayer d'un revers de la main toutes ces informations se rapportant à la bataille électorale. Ils affirment que le parti de la Balance va bien à Salé et que toutes les informations rapportées ces derniers temps par la presse au sujet de cette polémique sont «dénuées de tout fondement». «Nous n'avons reçu aucun document de la part de M. Kdadra et des élus locaux du PI nous informant de leur intention de quitter le parti. En plus, depuis plus d'un an M. Kdadra dit qu'il voulait démissionner pour rejoindre d'autres partis», indique Abdelkader El Kihel, membre du comité exécutif du parti de l'Istiqlal, dans une déclaration à ALM. Selon M. El Kihel, M. Kdadra entreprendrait uniquement des manœuvres politiques pour mettre la pression sur le parti afin d'obtenir la tête de liste. «La direction de l'Istiqlal ne cherche absolument pas à imposer une telle ou telle personne dans une ville déterminée. Les candidatures proviendront toutes des bases et des sections régionales», ajoute-t-il et de préciser que «certaines personnes se trouvent dans l'incapacité de convaincre les bases pour qu'elles bénéficient de l'accréditation. Elles font alors recours à d'autres méthodes pour mettre la pression sur le parti». A l'image des autres partis, le PI attend toujours l'annonce du nouveau découpage électoral pour entamer l'opération de sélection des candidatures. Décidément, le parti dirigé par Abbas El Fassi n'aura pas la tâche facile.