La perspective des élections anticipées se précise. Abbas El Fassi détient désormais tous les pouvoirs pour décider du profil de son successeur à l'Istiqlal. L'option des élections anticipées conforte la position de Abbas El Fassi au sein de l'Istiqlal. Certes, il ne pourrait pas mener, comme il aurait souhaité, son mandat à terme jusqu'en 2012, mais les avantages qu'il en tirerait compenseraient largement une bénigne frustration de ce genre. Il faut dire que, contrairement à certaines approches, le secrétaire général de la Balance est dans une position confortable. La menace brandie par la jeunesse de son parti de tenir un congrès extraordinaire, ce qui aurait signifié son départ par la petite porte, a été mise sous le boisseau en avril dernier, lors de la session ordinaire du conseil national du PI. Outre les raisons de défricher le terrain pour son gendre Nizar Baraka, Abbas El Fassi compte également finir en beauté ses mandats à la tête de l'Istiqlal. C'est exactement au cours de cette réunion que Abbas El Fassi s'est dit ouvertement favorable à l'organisation des élections anticipées. Son argument est en béton : une nouvelle Constitution exigerait de nouvelles institutions. C'est d'ailleurs le seul chef de grand parti à s'être prononcé sur cette question. Les caciques de l'USFP, empêtrés dans de graves problèmes internes, optent pour le silence alors que le secrétariat général du PJD s'est dit opposé à une telle issue. Quant aux autres formations politiques, fidèles à leurs habitudes, elles attendent le feu vert de l'Etat pour répéter, à satiété, la même rengaine. Le secrétaire général de l'Istiqlal a désormais les coudées franches pour gérer une étape cruciale pour son parti et pour ses proches, notamment Nizar Baraka, possible candidat à la succession de son beau-père à la tête du parti de la Balance. Mais ses concurrents, Taoufiq Hjira ou Hamid Chabat, ont incontestablement plus d'expérience politique et plus d'aura auprès de la base que lui. Ces deux noms, sauf coup de théâtre, sont les plus cotés de la « Bourse » istiqlalienne pour prendre les commandes du PI en 2012. Ces quatre mois et quelques jours qui nous séparent des prochaines législatives sont une période décisive pour le ministre des Affaires générales pour de renverser la vapeur en sa faveur. Pour ce faire, il pourra compter sur l'influence capitale de Abbas El Fassi pour trancher dans le processus des « Tazkiates » lors des prochaines législatives. Un avantage pour Baraka, à même de lui permettre de placer ses proches à la tête des listes ou dans des circonscriptions faciles. Des obligés qui sauraient lui renvoyer l'ascenseur au moment opportun, c'est-à-dire lors du prochain congrès de l'Istiqlal. Il n'y a pas que les « Tazkiates » en jeu , la préparation de la future messe istiqlalienne est d'une importance capitale pour l'esquisse du profil du secrétaire général du PI, grâce au contrôle des choix des congressistes qui auront à départager les candidats. Outre les raisons de défricher le terrain pour son gendre Nizar Baraka, Abbas El Fassi compte également finir en beauté ses mandats à la tête de son parti. Une satisfaction personnelle. Le spectre du PAM sur le point d'être écarté, après le retrait de Fouad Ali el Himma, l'Istiqlal a de fortes chances de figurer sur le podium lors des prochains rendez-vous avec les urnes. Une certaine presse évoquait le nom de Adil Douiri comme possible successeur de Abbas El Fassi à la tête de l'Istiqlal, mais un obstacle juridique s'oppose à sa candidature. L'ancien ministre du Tourisme n'a jamais été membre du comité exécutif, alors que les statuts internes de la Balance exigent deux mandats successifs pour tout prétendant au titre de secrétaire général. Pour les mêmes raisons, exit le nom de Mohamed El Ouafa, l'actuel ambassadeur du royaume au Brésil, même s'il demeure pour de nombreux istiqlaliens, notamment les Marrakchis, le candidat idéal. En revanche, ses détracteurs ne nient pas son charisme et son expérience politique ; mais ils avancent qu'El Ouaffa aurait été le candidat idéal en … 1998 pour succéder à M'Hamed Boucetta et non pas en 2012.