Le Maroc et la Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les Etats africains riverains de l'Atlantique (COMHAFAT) ont formalisé un accord pour aligner les réglementations de pêche à l'échelle du continent, a appris Barlamane.com. Signé en marge du septième Salon Halieutis, qui se tient à Agadir du 6 au 9 février, ce protocole associe la COMHAFAT à la Confédération marocaine des armateurs de la pêche industrielle pélagique (COMAIP). Il prévoit des mesures pour renforcer la durabilité du secteur en Afrique en mettant l'accent sur l'amélioration des réglementations, l'échange de savoir-faire et le développement de solutions adaptées aux défis locaux. Le Maroc, acteur clé de la pêche africaine, s'est déjà engagé dans des démarches similaires. En 2023, dans le cadre de la Conférence de haut niveau de l'Initiative de la ceinture bleue, Rabat avait mobilisé son expertise scientifique pour évaluer les stocks halieutiques au Bénin, au Liberia et en Côte d'Ivoire, contribuant ainsi à la mise en place de stratégies de conservation. La gestion durable des ressources marines demeure un enjeu majeur pour les Etats côtiers africains, confrontés à la surpêche et à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN). Selon un rapport de 2022 de la Financial Transparency Coalition, ces activités illicites coûtent chaque année aux nations africaines jusqu'à 11,5 milliards de dollars en flux financiers frauduleux. Avec 22 pays membres, la COMHAFAT joue un rôle central dans la coordination des politiques halieutiques du continent. L'enjeu est d'autant plus crucial que les produits de la mer représentent 22 % des protéines animales consommées en Afrique. Alors que la pression sur ces ressources s'accentue, les gouvernements cherchent à préserver un secteur vital pour plus de douze millions de personnes. L'accord entre la COMHAFAT et la COMAIP s'inscrit ainsi dans une tendance plus large afin de garantir la viabilité économique et écologique du secteur halieutique en Afrique.