Suède, Norvège, Islande, autant de pays scandinaves (au sens large) où le Polisario a su tisser des réseaux de soutien tant au niveau des gouvernements, des partis politiques que parmi les sociétés civiles. Le mouvement séparatiste tire les dividendes d'années d'offensives diplomatiques prenant une longueur d'avance sur le Maroc. Alors que la classe politique marocaine a les yeux rivés sur la Suède, le Polisario tente de renforcer ses positions en Norvège, un Etat dirigé depuis 2013 par une coalition de droite. Ainsi une délégation du Front conduite par son représentant avec la MINURSO, M'Hamed Khadad, d'origine mauritanienne, se trouve depuis ce samedi à Oslo. Ce très proche du DRS algérien a été reçu au siège du ministère des Affaires étrangères. Il a eu également des entretiens avec des représentants de partis, de syndicats et d'ONG. En Norvège, la société civile est dans l'ensemble très réceptive aux thèses du Polisario. En témoigne la création des enseignes suivantes : le «Comité norvégien de soutien pour le Sahara occidental» et «l'Association pour les Sahraouis en Norvège». Aux actions de ces deux entités s'ajoute le soutien très déterminant du Conseil norvégien des réfugiés (NRC). Face à ses interlocuteurs, le polisarien a insisté sur la situation des droits de l'Homme dans le territoire sous contrôle du royaume et la question des ressources naturelles. Il a appelé les sociétés norvégiennes à cesser leurs activités au Sahara occidental. Pour mémoire en 2013, Oslo avait déconseillé à ses entreprises d'investir dans la province. L'Islande aussi Les relais du Polisario en Europe du nord sont nombreux. Et ils tiennent à le faire savoir publiquement. A la tribune de l'Assemblée général des Nations Unies, le ministre islandais des Affaires étrangères, Gunnar Svensson Brasze, a appelé la communauté internationale à accorder un intérêt particulier au dossier du Sahara. Le diplomate se conforme ainsi à une résolution de son parlement, votée en 2013, appelant à soutenir le Polisario. Une année qui avait connu la création par un groupe de députés islandais d'un comité de soutien au Polisario. Et en mai 2014, le parlement local avait appelé, dans une nouvelle résolution, les Nations Unies à organiser un referendum d'autodétermination au Sahara occidental.