Trois mois après son SOS à la communauté internationale, le Polisario n'a pas reçu les aides alimentaires qu'il souhaitait. Il récidive avec une nouvelle campagne alors que les Sahraouis des camps sont obligés de payer un prix très élevé pour des aides alimentaires qu'ils leur sont destinées gratuitement. Le Polisario lance une nouvelle campagne médiatique pour collecter l'équivalent de 37 millions de dollars d'aides alimentaires. Et c'est tout naturellement depuis Alger qu'il a donné le coup d'envoi de cette opération. Dimanche 9 août, le responsable de la Croissant rouge sahraoui, Yahia Buhobeini, a affirmé lors d'un point de presse que «la situation humanitaire dans les camps de Tindouf s'est détériorée à telle enseigne qu'elle est devenue très préoccupante». Il a estimé que le taux de la population sous-alimentée aurait atteint les 30% alors que l'anémie parmi les femmes serait de 50%, toujours selon ses dires. Des aides vendues aux habitants Il y a trois mois, jour pour jour, la même personne avait animé une conférence de presse pour demander à la communauté internationale d'envoyer, avant la fin de juillet, 10 millions de dollars d'aides. Apparemment un appel qui n'aurait pas eu des échos favorables auprès des intéressés qui continuent à revoir à la baisse leurs subventions destinées aux Sahraouis des camps. Selon Buhobeini, le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU n'a pu collecter que 9 millions de dollars. C'est un peu plus que le quart de ce qu'attendait le Polisario. Les raisons de cette faible mobilisation des donateurs ne sont pas seulement attribuées aux refus du Front et de l'Algérie de recenser la population ou aux conséquences du rapport du Bureau anti-fraude de l'Union européenne sur les détournements d'aides; mais également en raison du commerce des aides qui est fait par le Polisario. Une opération qui profite à certains notables locaux ayant des parents au sein de la direction du Front. Et c'est pour dénoncer cette injustice qu'à «M'hairiz», les habitants ont mis leur menace à exécution et remis une lettre de protestation au représentant de la Minurso qui se trouve dans la zone. Le message résume le ras-le-bol de 1 200 familles qui vivent dans ce territoire une véritable flambée des prix : le litre d'huile se monnaie à 600 dinars algériens (1 euro équivaut à 110 DA, ndlr) et les 10 kg de farine atteignent les 1000 DA. Le cas de «M'hairiz» n'est pas une exception, pusique les autres camps subissent la même loi, au grand dam des familles démunies.