Pour la cinquième année consécutive, le Conseil de sécurité a invité les autorités algériennes à autoriser un recensement des habitants des camps en Tindouf, en vain. Ce refus aggravé par les détournements massifs des aides a contraint les principaux donateurs à réduire drastiquement leurs programmes d'assistance alimentaire. Le Polisario tire la sonnette d'alarme. Le Polisario lance un SOS à la communauté internationale. Le mouvement a grandement besoin d'ici le mois de juillet de 10 millions de dollars de vivres pour «alimenter la population des camps de Tindouf». Un appel, lancé le dimanche 10 mai, par le président du Croissant rouge du Front, Yahya Bouhobeini. «Un homme qui a trempé et trempe toujours dans les opérations massives de détournements des aides, destinées aux habitants», nous confie une source au Sahara. La même source n'écarte pas que Bouhobeini soit sur la liste des noms des cadres biffés dans le rapport de l'OLAF, l'organisme européen anti-fraude. Les donateurs réduisent leurs dons Le responsable joue les Cassandre, estimant que tout retard dans l'envoi des aides conduirait à «une catastrophe humanitaire sans précédent». Il a fait savoir que la part individuelle en riz et semoule a baissé de 50% depuis le mois d'avril dernier. Cette situation est la conséquence des réserves émises par les principaux donateurs étatiques et institutionnels à cautionner les chiffres présentés par la direction du Polisario sur le nombre approximatif des résidents dans les camps. Selon Bouhobeini, l'Union européenne n'est plus aussi généreuse que par le passé. Elle a en effet réduit ses aides à seulement 10 millions de dollars par an au lieu de 51 millions de dollars. L'Espagne a emboîté le pas à l'UE en donnant un coup de frein à son élan en faveur du Polisario, baissant son programme d'assistance de 10 M$ à 7,4M$. Les Etats-Unis adoptent la même approche, réduisant leur aides de 10 millions de dollars par an à 5,3 M$. Cette baisse drastique et généralisée impacte automatiquement les quantités distribuées à la population puisque la part destinée aux marchés mauritanien, algérien et malien n'a pas suivi la même tendance. «Pire elle aurait même augmenté car les produits originaires de l'UE, l'Espagne, les Etats-Unis ou le Canada sont de bonnes qualités et du coup très demandés par des commerçants dans les pays du Sahel», indique à Yabiladi notre source au Sahara.