Même étant devenu, depuis le 10 octobre, une composante de la majorité gouvernementale, la relation du RNI avec le PJD ne s'est guère améliorée. Preuve en est les récents propos de Mustapha Ramid sur l'affaire de la nationalité française de Salaheddine Mezouar. Après une levée de bouclier des ministres de la Colombe, le PJDiste a été contraint d'expliquer ses propos, accusant la presse de sélectivité. En l'absence du principal intéressé, en voyage officiel en Russie, l'affaire de la «nationalité française» de Salaheddine Mezouar a été évoquée, hier, en conseil du gouvernement. Lors d'un point de presse, le ministre de la Communication a annoncé que Mustapha Ramid a donné des explications sur la position qu'il a exprimée à ce sujet, le jeudi 27 juin lors d'une émission sur la chaîne Medi1 TV. Ramid tente de rassurer les ministres du RNI Selon Mustapha El Khalfi, son collègue à la Justice a précisé que ses déclarations sont parfaitement en phase avec le démenti publié par le ministre des Affaires étrangères, accusant au passage la presse de sélectivité. Le PJDiste fait référence à la surmédiatisation de ses propos qualifiant les allégations diffusées par le journal «Sahifat Annass», s'ils étaient confirmés, de «catastrophe», alors qu'au début de sa réponse, il avait défendu Mezouar. Ce n'est qu'après l'insistance du journaliste que le titulaire du maroquin de la Justice et des Libertés a commis cette bévue. Les explications de Mustapha Ramid, en plein conseil du gouvernement, étaient essentiellement destinées à rassurer les ministres du RNI. En effet, depuis une semaine, le journal arabophone Assabah, proche du parti de la Colombe, publie presque quotidiennement, des papiers sur le sujet, tout en mettant l'accent sur la colère des RNIistes de la sortie médiatique de Ramid. Mezouar contraint les PJDistes à s'expliquer ou à s'excuser Il s'avère que la campagne des partisans du chef de la diplomatie a bien porté ses fruits, jouant sur le fait que Abdelilah Benkirane n'est pas prêt pour une brouille avec son allié de circonstance, qu'est le RNI. Les précisons de Ramid ne sont pas sans rappeler les excuses, datant de juin 2012, du groupe parlementaire de la Lampe au même Mezouar à la suite des accusations du député PJDiste proférées contre l'ancien ministre des Finances, du gouvernement Abbas El Fassi. Mezouar était accusé de toucher «sous la table» des primes mensuelles estimées à 400 milles dirhams. Force est de constater qu'à l'opposition ou à la majorité, Mezouar est toujours la cible de critiques des PJDistes, mais il parvient à les contraindre in fine à s'expliquer ou à s'excuser.