Le feuilleton des fameuses primes illégales qu'aurait perçues Salaheddine Mezouar, lorsqu'il était ministre des Finances, n'est pas prêt de toucher à sa fin. Hier, jeudi 21 juin, le député PJD Abdelaziz Aftati a menacé de révéler au grand jour des dossiers encore plus sensibles, si certains «services» continuaient à travailler pour Mezouar. Interpellé, le ministère de l'Intérieur a demandé l'ouverture d'une enquête pour faire cesser ces accusations. Le ministre de l'Intérieur, Mohand Laenser, a réagi pour la première fois à la polémique soulevée, la semaine dernière, par le député du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelaziz Aftati. Ce dernier avait accusé, lundi 11 juin, lors d'une séance de questions orales au parlement, Salaheddine Mezouar, ancien ministre de l'Economie et des Finances et actuel président du Rassemblement National des Indépendants (RNI), d'avoir perçu illégalement des primes estimées à 400 000 dirhams. Hier, jeudi 21 juin, Mohand Laenser a donc demandé à Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des Libertés, de diligenter une enquête, non sur la provenance de ces fameuses primes, mais plutôt sur de nouvelles déclarations tapageuses d'Abdelaziz Aftati, parues le jour-même dans la presse arabophone. «Le quotidien Al Massae a publié en première page de son numéro, daté du jeudi 21 juin 2012, un article attribuant des propos à M. Abdelaziz Aftati, député du Parti de la Justice et du Développement, mettant en garde ce qu'il a appelé les 'fameux services' de collaborer avec M. Salaheddine Mezouar», explique le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, relayé par la MAP. Des «dossiers plus embarrassants» Le département de Laenser veut, en effet, des clarifications sur ce que le député PJDiste «entendait par l'expression 'fameux services'», ajoute le même communiqué, assurant que cette demande s'inscrivait dans une démarche «d'attachement à la consécration et à l'ancrage des principes de transparence et de bonne gouvernance». Ces «fameux services» ne sont, toutefois, pas les seuls à poser problème. Dans ces déclarations au journal Al Massae, Abdelaziz Aftati menace également de révéler «des dossiers encore plus embarrassants si lesdits services ne cessent pas leur collaboration avec M. Salaheddine Mezouar». Bien que le groupe parlementaire du PJD ait présenté, lundi 18 juin, des excuses officielles au groupe du RNI, le principal concerné, lui, n'a pas l'intention de revenir sur ses propos. Abdelaziz Aftati a, en effet, assuré qu'il ne présenterait aucune excuse à Mezouar, vu que celui-ci est impliqué dans «une affaire de biens publics». Et d'ajouter que le chef du RNI devrait remettre l'argent perçu dans les caisses de la Trésorerie générale du royaume, relevant du ministère des Finances. Parallèlement, la Cour des comptes est en train de mener actuellement un audit sur ces dites primes. Les resultats devraient, cependant, être rendus public qu'en 2014.