Des incidents ont à nouveau opposé hier, au poste frontière de Bni Ensar à Melilla, des policiers espagnols aux porteurs marocains. A Ceuta aussi, les récurrents contrôles de la police ibérique ont fini par provoquer la colère chez les commerçants de la zone de Tarajal qui se plaignent des rétentions des porteurs. Ces derniers jours, la tension est soudainement montée d'un cran dans les deux présides au point de pouvoir créer une «querelle diplomatique» entre l'Espagne et le Maroc. La tension semble atteindre un point de non retour à Ceuta et Melilla. Les forces de l'ordre espagnoles et les porteurs marocains ne se comprennent guère et se le font savoir par des contrôles répétitifs pour les premiers et des jets d'objets pour les autres. Selon les médias ibériques, des incidents ont encore opposé, mercredi, au poste frontière de Bni Ensar, les policiers espagnols aux porteurs marocains. Le même jour à Ceuta, suite aux contrôles répétés une centaine de porteurs ont tenté de forcer le passage près de zone de Tarajal. Selon ces sources, ces Marocains multiplient les allers retours au poste frontière afin de se faire plus d'argent à l'approche de la fête de l'Aid El Kébir. Problème : la police espagnole tente par tous les moyens de freiner cette activité à Melilla, notamment à travers plusieurs contrôles. Ce qui a suscité une montée d'adrénaline chez les porteurs marocains qui ont soudainement procédé à de nouveaux jets d'objets dont certains auraient même atteint des policiers, à en croire les médias espagnoles. D'après ABC, dans l'autre ville sous autorité espagnole, Ceuta, la police locale a réussi à contenir une avalanche d'une centaine de porteurs, qui ont soudainement tenté d'accéder au point de passage de Biutz avec des ballots de marchandises. Et cela a même provoqué la colère des commerçant de Tarajal qui se plaignent des contrôles fréquents des policiers espagnols, qui selon eux, occasionnent des rétentions quotidiennes dans cette zone. Crainte d'une querelle diplomatique maroco-espagnole Hier, lors de ces rétentions qui peuvent durer plusieurs heures, un homme s'est même blessé à l'épaule. Il a dû être soigné après l'arrivée d'une ambulance. Les mêmes sources indiquent que les incidents aux postes frontières ont occasionné la fermeture temporaire de certains points de passage. D'après l'Union fédérale de la police (UFP), la situation devient vraiment «insoutenable», car ces incidents continuent de se produire et les principales victimes en sont les agents espagnols. Pour elle, l'affaire requiert une volonté diplomatique de l'Espagne et du Maroc afin d'éviter qu'elle ne dégénère. Ces derniers jours, Ceuta et Melilla sont sous les feux de projecteurs. La semaine dernière, les commerçants espagnols de Tarajal avaient pris la décision de fermer boutique en guise de protestation contre ces contrôles répétés sur les produits achetés à destination du Maroc. Hier, un Marocain a été arrêté quatre jours après l'agression d'un policier espagnol. L'Espagne s'est dite très préoccupée par les attaques sur ses forces de l'ordre. Elle l'a fait savoir lundi en lançant un appel au royaume pour qu'il prenne des mesures immédiates. «Le Maroc ne devrait pas tolérer les attaques contre les agents espagnols», avait réagi la secrétaire générale du Parti populaire (PP) de Melilla, María del Carmen Duenas.