Trois semaines après le discours royal du 20 août sur l'enseignement, les jeunes d'Al Adl Wal Ihssane apportent leur contribution au débat. Pour eux, la responsabilité du Makhzen dans l'échec du système éducatif ne souffre la moindre équivoque. Al Adl Wal Ihssane demeure fidèle à une ligne de conduite, bien tracée par son fondateur. Pour les héritiers de Abdessalam Yassine, le Makhzen est l'unique responsable des maux dont souffre le pays. L'enseignement n'y échappe pas. Dimanche, le bureau national des jeunes de la Jamaâ a tenu une session consacrée, entre autre, à ce dossier. Dans un communiqué, diffusé à l'issue de cette réunion et dont Yabiladi en détient une copie, cette instance a martelé que «le Makhzen et ceux qui soutiennent ses projets, en secret et en public, sont les seuls responsables de l'échec de notre système éducatif». Et d'appeler «tous ceux qui aiment ce pays à une mobilisation urgente en vue de sauver l'école et l'université marocaines de cette chute libre qu'elles sont en train de vivre». Cette organisation parallèle du mouvement dirigé par Abbadi n'a pas révélé pour autant comment elle entend procéder. En revanche, elle a invité les jeunes du Maroc «à la vigilance permanente contre les plans et les programmes de la prévarication». Un soutien implicite de AWI à Benkirane A aucun moment du texte des jeunes d'Al Adl Wal Ihssane, il est question de Abdelilah Benkirane ou de ses ministres Mohamed El Ouafa et Lahcen Daoudi, chargés respectivement des départements de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. Ils sont épargnés de toute critique. Une position à l'opposé du discours royal du 20 août, pointant du doigt la responsabilité de l'actuel gouvernement dans l'interruption du Programme d'Urgence lancé par l'équipe de Abbas El Fassi. Cette marque de soutien, même implicite de AWI, au cabinet dirigé par le PJD est un message codé à l'adresse des opposants de Benkirane, au sein du Makhzen, afin de laisser l'islamiste travailler tranquillement. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que la Jamaâ apporte un appui de ce genre au parti de la Lampe. Pour mémoire, quelques jours après la victoire du PJD aux législatives anticipées du 25 novembre 2011, la direction de AWI a ordonné à sa jeunesse de se retirer du mouvement du 20 février. Depuis, les marches et autres manifestations du M20F se sont réduites à une centaine de participants seulement. Le 18 août dernier à Rabat, Mohamed Abbadi, le secrétaire général de AWI, et Hamdaoui, le président du MUR, la matrice du PJD, étaient en première ligne pour dénoncer, à l'occasion d'une manifestation, le massacre des partisans des Frères musulmans par les hommes du général Al-Sisi, l'auteur de la destitution du président Mohamed Morsi.