La formation Coalition pour Melilla, qui représente traditionnellement la population autochtone de confession musulmane, a fait de la révision de l'accord d'amitié et de voisinage entre l'Espagne et le Maroc, conclu en 1991, son principal cheval de bataille pour remporter les élections locales du 28 mai. Pour ce faire, le CpM prévoit d'organiser une caravane, le 14 avril à Melilla. La réouverture de la douane commerciale avec le royaume, fermée depuis août 2018, figure également dans le cahier revendicatif du parti que dirige Mustafa Aberchan. Ce parti a déjà organisé un sit-in, le 22 mars à Madrid, devant le siège de la Chambre des représentants, pour réclamer les mêmes exigences. Une protestation qui a connu la participation d'organisations professionnelles et religieuses musulmane et chrétiennes. D'autres formations à Melilla et à Ceuta font aussi pression pour la révision du traité d'amitié avec le Maroc, d'autant que l'accord de 1991 ne mentionne pas les deux présides, dont Rabat réclame la rétrocession. «L'Espagne doit comprendre que le temps du colonialisme est révolu, et irrévocable», avait déclaré le Premier ministre, Abbas El Fassi, en réaction à la visite effectuée à Melilla, en novembre 2007, par l'ancien roi Juan Carlos. Une colère passagère qui n'a pas été suivie par une réactivation de la question de la décolonisation des deux villes, que le royaume avait présentée pour la première fois en 1975 devant les Nations unies. La Déclaration conjointe, publiée le 7 avril 2022 à Rabat suite aux entretiens entre le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez, a mis l'accent dans son point 15 sur l'engagement des deux pays «à entamer des échanges sur la mise à jour du Traité de Bon Voisinage, d'Amitié et de Coopération, de 1991, sur la base des principes, des paramètres et des priorités devant guider leurs relations bilatérales, dans les années à venir».