Préoccupés par l'avenir économique de Ceuta et Melilla, des partis locaux ayant une forte assise ont persuadé une petite formation nationaliste de plaider leur principale revendication à la Chambre basse du Parlement espagnol, à savoir régler les problèmes de frontières avec le Maroc. Les voix réclamant la conclusion d'un nouveau traité de bon voisinage et d'amitié entre le Maroc et l'Espagne, se renforcent par le ralliement d'un parti «soutenant» le gouvernement Sanchez. Mardi à la Chambre basse du Parlement, Compromis (une coalition de formations nationalistes valenciennes ayant 4 députés) s'est faite l'avocat des partis politiques locaux à Ceuta et Melilla, les premiers à réclamer une telle revendication, indique El Faro de Ceuta. La formation a demandé à l'exécutif de prendre en considération les attentes de Coalition pour Melilla et Caballas lors du lancement de la phase de négociation en vue d'amender l'accord existant avec Rabat depuis 1991. «Il faut créer une zone de contact accueillante et conviviale» entre les deux pays, a souligné le député de Compromis, Enric Bataller, dans une question orale adressée au gouvernement mais sans donner de précision sur le sens de sa proposition. Les partis locaux préoccupés par des problèmes économiques «Nous savons que la viabilité des deux villes dépend dans une large mesure des bonnes relations avec le pays voisin et du bon fonctionnement frontalier pour surmonter les problèmes que nous avons actuellement avec des frontières plongées dans le chaos», a-t-il ajouté. Mais la secrétaire d'Etat à la Sécurité, Ana Botella, a botté en touche préférant aborder les problèmes d'immigration. Néanmoins, les préoccupations des partis locaux à Ceuta et Melilla ayant une forte popularité parmi les habitants autochtones de confession musulmane sont diamétralement opposées avec celles défendues par les représentants du Parti Populaire qui gouvernent les deux villes. En effet, les premiers redoutent les conséquences de l'interdiction définitive ou la réduction partielle de la contrebande avec le Maroc. En témoignent les inquiétudes exprimées par l'«Agence pour la Coopération Transfrontalière Ceuta», une association fondée en décembre 2018, et présidée par Abdelmalik Mohamed et par Abdeslam Mohamed, le président des Commerçants de la frontière de Melilla (ACSEMEL). En revanche dans le camp de la droite classique, Imbroda et Vivas, respectivement présidents de Melilla et Ceuta, font de l'immigration et particulièrement des mineurs marocains non-accompagnés leur principal cheval de bataille. S'ils se sont agités lors de la fermeture, le 1er août, par Rabat de sa frontière commerciale avec Melilla mais c'était surtout pour affaiblir le gouvernement Sanchez. Pour rappel en Espagne, les élections municipales se tiendront le 26 mai prochain.