Signer un nouveau traité d'amitié et de bon voisinage entre le Maroc et l'Espagne est la revendication portée par un parti d'opposition à Melilla, Coalition pour Melilla. Cela fait plus de deux mois que le Maroc a fermé sa frontière commerciale avec Melilla. Depuis, le Parti populaire qui préside aux destinées de la ville a pris le devant de la scène pour multiplier les attaques visant Rabat mais aussi le gouvernement socialiste à Madrid. Mais cette stratégie offensive a laissé de l'espace pour des voix plus mesurées au sein de l'opposition à Melilla. Mercredi 10 octobre, Coalition pour Melilla, la 2e force politique au conseil de la ville, a ainsi proposé une solution à la crise. Mustapha Abderchan, leader du CpM, a plaide lors d'un point de presse pour la conclusion d'un nouveau traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération entre le Maroc et l'Espagne en lieu et place de celui datant du 4 juillet 1991 et publié au Bulletin officiel n° 6058 du 12 juin 2012. Un tel accord, a-t-il expliqué, devrait favoriser «les dénominateurs communs» pour assurer la perennité du vivre-ensemble entre les deux pays. Marcher vers Madrid pour exiger la signature d'un nouveau traité Abderchan a d'ailleurs invité les autres formations politiques, opposition et majorité, à adhérer à son initiative, rapporte un média local. Et de reconnaitre qu'après la fermeture de la frontière commerciale par le Maroc, la situation à Melilla est «très préoccupante». Depuis, les pertes économiques auraient dépassé les 200 millions d'euros, selon des estimations révélées, mi-septembre, par le président de la ville Juan José Imbroda. Le chef du CpM, décidé à passer à l'action, n'écarte pas de recourir aux protestations devant le siège de la Chambre des représentants à Madrid afin de convaincre l'exécutif dirigé par Sanchez de signer un nouveau traité d'amitié avec le Maroc. Ce qui ne serait pas sans rappeler la marche de milliers d'habitants de Melilla et Ceuta, en novembre 1991, vers la capitale espagnole pour défendre le statut autonome de leurs villes respectives. Pour rappel, le Maroc a toujours tenu à exclure les présidents de Melilla et de Ceuta des réunions de haut-niveau avec l'Espagne sans que les gouvernements successifs à Madrid ne s'y opposent.