Les formations politiques régionales de Sebta et Melilia ont porté devant le Parlement espagnol leur demande une révision du traité d'amitié et de voisinage. Une requête que Madrid a rejeté. La question de la révision du traité de voisinage maroco-espagnol pour y inclure des revendications des deux enclaves a refait surface cette semaine sous la coupole espagnole. Devant le refus des députés locaux du PP et du PSOE d'examiner au sein de l'Assemblée cette requête incongrue, les élus de l'opposition à Sebta et Melilia ont trouvé la parade. Ceux-ci ont fait appel à un groupe parlementaire allié, Compromis en l'occurrence (coalition de partis nationalistes de Valence) pour formuler une question au gouvernement central à propos de cette proposition. C'est de la sorte qu'un député du groupe parlementaire Compromis, allié des deux partis locaux de Sebta et Melilia (Caballas et CPM) a adressé une question à l'Exécutif central en relation avec cette proposition. Ainsi, les formations des deux présides ont appelé «au lancement des démarches nécessaires pour développer les termes d'un nouveau traité de bon voisinage prenant en considération une refonte des frontières terrestres» de Sebta et Melilia avec le royaume. La question soulevait aussi la nécessité de mettre en place une «zone aimable» entre les deux frontières. Durant sa comparution devant la Commission de l'Intérieur au congrès des députés, la Chambre basse espagnole, la secrétaire d'Etat à la sécurité, Ana Botella a estimé que le Maroc fait de son mieux pour que les frontières soient plus fluides. Toutefois, a ajouté Botella, le Maroc est dépassé par les flux migratoires vu que ces avalanches affluent de toutes parts, a-t-elle relevé. «La fermeture des routes de la Méditerranée occidentale et centrale ont fait en sorte que les mafias redirigent leurs opérations vers le Maroc», a souligné la responsable espagnole. Celle-ci a insisté sur la nécessité que les deux pays collaborent étroitement pour freiner ces arrivées incontrôlées de migrants. À cet effet, elle a rappelé que le Maroc sera bénéficiaire d'une enveloppe budgétaire de 140 millions d'euros destinée à cette lutte, ce qui montre que nous collaborons adéquatement», s'est-elle félicitée. En centrant le débat sur la question migratoire, Madrid a voulu éviter d'aborder ce sujet qui froisse Rabat. D'autant plus que le protocole en question ne mentionne guère les deux enclaves mais brosse, sommairement, les différents volets de la coopération maroco-espagnole. De son côté, une députée de l'Assemblée locale de Melilia, Dunia Almansouri a accusé les PP et le PSOE d'enfreindre le règlement de l'assemblée en refusant de débattre la «question de révision du traité de bon voisinage» avec le Maroc. À ce propos, l'élue locale a souligné qu'il est plus judicieux de «coordonner avec le pays voisin des politiques de fraternité pour un bénéfice mutuel des deux côtés de la frontière».