Les présidents de Sebta et Mélilia ont interpellé le chef de l'Exécutif espagnol sur la possibilité d'activer l'accord de rapatriement pour inclure les mineurs marocains. L'union fait la force. C'est la nouvelle stratégie des présidents de Sebta et Melilia pour acculer Madrid à réagir au sujet de l'épineux dossier des mineurs marocains placés sous la tutelle des gouvernements des présides et des dossiers en relation avec les frontières. Lors d'une réunion à Malaga, mercredi, Juan José Imbroda, le président du gouvernement de Melilia et Juan Vivas, son homologue de Sebta, ont accordé leurs violons pour mieux défendre leur cahier revendicatif auprès de Madrid. Les membres du PP ont exposé durant cette rencontre les points abordés durant leurs respectives réunions avec le chef du gouvernement espagnol, le 4 décembre dernier à Madrid. La question migratoire était, c'est somme toute logique, au centre des discussions entre les deux dirigeants du PP. Fluidité des passages, meilleure coordination avec les autorités marocaines, restructuration des infrastructures frontalières et renforcement des effectifs des forces de l'ordre, voilà en somme les dossiers prioritaires que Sebta et Melilia espèrent défendre auprès de l'Exécutif central. Plus encore, les deux enclaves veulent solliciter des «mesures spéciales» au profit des enclaves qui comportent «des frontières avec le Maroc et porte d'entrée des migrants», ont défendu les deux hautes autorités du préside. Ceux-ci n'ont pas précisé toutefois la nature de ces mesures. Or tout porte à croire qu'il s'agit de la proposition d'Imbroda d'empêcher les natifs marocains des enclaves d'accéder à la nationalité espagnole à l'âge de 18 ans. De surcroît, Vivas et Imbroda se sont accordés sur le fait de présenter au pouvoir central une «approche conjointe pour résoudre l'urgent dossier de la gestion des mineurs marocains», présents dans les deux enclaves, a souligné le gouvernement de Sebta dans un communiqué. Il semblerait que le PP ne veuille donner aucun répit à la Moncloa quand il s'agit des relations bilatérales avec le royaume car au moment où les deux présidents des enclaves s'entretenaient sur les moyens de présenter leurs doléances à Madrid, des sénateurs de Sebta élaboraient une autre liste de revendications, adressée sous forme de questions écrites au chef de l'Exécutif espagnol Pedro Sanchez, via le Sénat. À ce propos, les deux membres de la chambre haute espagnole ont interpellé Sanchez sur sa position à propos de l'application de l'accord de réadmission des mineurs marocains afin qu'ils puissent rentrer au royaume. En outre, les représentants du parti de l'opposition au Sénat ont saisi Sanchez sur la question qui circule depuis quelques temps dans les sphères politiques de l'enclave sebtie. Il s'agit de la révision du protocole de voisinage, signé en 1992. La question fut déjà abordée par l'assemblée locale de Sebta et fait l'unanimité auprès des différentes formations politiques du préside. Rappelons que ce traité, qui régule différents aspects de la coopération entre le Maroc et l'Espagne, ne fait aucune mention des deux enclaves.