Les deux enclaves veulent améliorer leur coopération avec le Maroc sur différents dossiers. Les présidents des gouvernements autonomes de Sebta et de Melilia veulent améliorer leurs relations avec le Maroc, notamment dans la gestion du dossier des jeunes migrants marocains. Cela a fait l'objet d'une réunion avec la vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, le président du gouvernement de Sebta, Juan Vivas, et le président du gouvernement de Melilia, Juan José Imbroda. Sebta et Melilia nourrissent l'ambition de parvenir à mener un dialogue direct avec les régions limitrophes aux enclaves afin de pouvoir gérer, d'un commun accord, les questions touchant ces régions frontalières. Imbroda a souligné que des questions qu'il a qualifiées de purement régionales doivent être traitées au niveau national à travers une médiation de l'Exécutif central. Le responsable de l'Exécutif de Melilia a rappelé que la ville accueille actuellement 600 mineurs marocains et que 30.000 personnes s'affairant dans le commerce transfrontalier y accèdent chaque jour. «À cela, s'ajoutent les 15.000 résidents marocains qui vivent dans l'enclave». Celui-ci s'est voulu un brin menaçant en brandissant la carte des porteurs marocains et en faisant miroiter d'éventuelles mesures disciplinaires de la part de l'UE, concernant la situation irrégulière des travailleurs du commerce transfrontalier. Son homologue sebti a aussi plaidé pour la tenue d'une réunion d'urgence avec les autorités du royaume, pour se pencher sur la question de l'accueil des mineurs. Comme nous l'avions annoncé, les deux villes ont fait front commun pour exiger de Madrid son intervention auprès de Rabat pour le rapatriement des adolescents marocains accueillis dans les centres d'hébergement pour mineurs. Melilia a rappelé que ses finances ne peuvent plus assumer le budget de 11 millions d'euros destiné à la prise en charge des jeunes migrants marocains. Dans une réponse à une question parlementaire adressée au gouvernement espagnol sur la gestion des flux migratoires et la situation des migrants subsahariens au Maroc, le gouvernement de Rajoy a souligné que la «coopération avec le Maroc est fondamentale pour la gestion des flux migratoires». Dans ce même écrit, l'Exécutif espagnol a encensé le rôle joué par le royaume en matière d'accueil des migrants subsahariens et le respect des droits humains de ce collectif ainsi que celui des demandeurs d'asile et des réfugiés, et ce en application des accords signés dans ce sens.