Comment freiner l'arrivée des mineurs marocains désireux de franchir la frontière ? C'est en somme la finalité d'une rencontre organisée à Melilia par le gouvernement autonome du préside, baptisée «Premières journées internationales sur les mineurs non accompagnés». D'emblée, le conseiller en charge du département du Bien-être social à Melilia a jugé la situation des jeunes migrants «insoutenable». Selon les chiffres fournis par le gouvernement du préside, 540 jeunes migrants sont actuellement placés sous la tutelle du gouvernement de l'enclave. D'autre part, environ 250 jeunes candidats à l'immigration font le guet devant les frontières dans l'espoir de tromper la vigilance des agents, et d'accéder ainsi à la ville. De ce fait, à l'instar des migrants adultes, ces adolescents se sont installés dans la région de Béni Ansar, principale porte d'entrée vers l'enclave, en attendant d'accéder au préside. Des acteurs associatifs marocains ont été invités à cette rencontre, comme l'association Bayti et un responsable du ministère de la Jeunesse et des sports. Toutefois, une association marocaine a proposé «la création de centres à Nador» pour les jeunes migrants mineurs désireux d'entreprendre un projet migratoire. D'après Fatima El Morabiti, représentante de l'Association des Marocains résidents en Espagne (AUMERE), la mise en place d'un centre de formation à Nador, offrant des alternatives à ces jeunes migrants, pourrait les dissuader de franchir la frontière. Selon les statistiques fournies par la ville, environ 1.100 jeunes migrants ont transité par le principal centre d'accueil de la ville l'année dernière. La plupart d'entre eux proviennent de la région de Fès. Mise à part cette catégorie, les associations œuvrant dans ce domaine ont aussi relevé l'apparition d'un nouveau profil: celui de jeunes migrants qui accèdent à l'enclave, accompagnés de leurs familles et munis d'un visa. Cette pratique commence à devenir de plus en plus importante et touche aussi bien les filles que les garçons. D'ailleurs, le centre d'hébergement de Melilia accueille environ 32 adolescentes. Or, toutes les solutions proposées par les ONG et des départements gouvernementaux ont échoué à juguler les flux migratoires des jeunes Marocains. Le gouvernement de Melilia a appelé, à maintes occasions, à l'application du protocole de réadmission, signé entre Rabat et Madrid, en vain. De ce fait, le président du gouvernement de l'enclave, Juan Imbroda, avait menacé Madrid de renvoyer vers la capitale madrilène tous les jeunes placés sous la tutelle de l'enclave; toutefois sa menace n'a trouvé aucun écho. Et malgré la mort de plusieurs jeunes lors de leur tentative de traverser la Méditerranéee, cachés au fond des camions, ces migrants sont déterminés à mettre en exécution leur projet migratoire.