La noyade d'un jeune Marocain candidat à l'immigration dans le port de Mélilia incite le gouvernement de l'enclave à interpeller Madrid sur l'urgence de l'implication du Maroc dans ce dossier. Un jeune Marocain candidat à l'immigration clandestine a trouvé la mort le week-end dernier dans le port de Mélilia. Il voulait rejoindre à la nage la péninsule ibérique. Le président de l'enclave, Juan Imbroda (PP) a annoncé que son gouvernement transmettra à Madrid l'urgence de demander aux autorités marocaines de rapatrier ses mineurs ayant accédé à l'enclave irrégulièrement. Mélilia espère que Madrid pourra convaincre Rabat de l'application de l'accord bilatéral de rapatriement des mineurs marocains, signé il y a une décennie mais jamais appliqué. Selon Daniel Ventura, conseiller en charge du bien-être social au gouvernement de Mélilia, cela ne sera ni la première fois ni la dernière qu'un jeune migrant mourra noyé dans le port de la ville. Le dossier des jeunes migrants marocains qui accèdent à l'enclave est une grande préoccupation pour les pouvoirs publics du préside. Ainsi, 814 jeunes migrants marocains ont été hébergés par les autorités de Sebta durant les trois dernières années. À Sebta comme à Mélilia, les pouvoirs publics dénoncent le coût exorbitant que suppose l'accueil de ces jeunes migrants d'origine marocaine pour les caisses publiques. Par ailleurs, selon le quotidien régional Europa Sur, environ 45 jeunes migrants marocains, ayant été sous la tutelle du gouvernement andalou alors qu'ils étaient mineurs quand ils ont accédé à la Péninsule sont aujourd'hui condamnés à la clandestinité. Selon l'association Pro-droits humains Andalousie (Apdha), ces jeunes sont en train de vivre une situation dramatique. L'ONG assure que le consulat du Maroc à Algésiras refuse de leur délivrer des passeports alors qu'ils ont fourni tous les documents requis et se sont acquittés de la somme de 80 euros nécessaire pour l'obtention dudit document. L'association déplore qu'aucun organisme étatique, ni au Maroc ni en Espagne, ne s'intéresse à la cause de ces délaissés qui basculent dans la clandestinité une fois que l'administration andalouse cesse d'être leur tuteur officiel à l'âge de 18 ans. Les Eco a tenté de rejoindre le Consulat du Maroc à Algésiras pour obtenir sa version mais sans succès.