Améliorer les relations diplomatiques avec le Maroc et solliciter aux autorités marocaines la réadmission des mineurs marocains figurent parmi les thèmes abordés par les présidents de Sebta et Mélilia avec le chef de l'Exécutif espagnol. Le Maroc était au centre des réunions tenues entre le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et les présidents des enclaves de Sebta et Mélilia, mardi à Madrid. Au cours de ces rencontres, qui bouclent une série de réunions maintenues entre Sanchez et l'ensemble des présidents autonomes, les relations avec le Maroc occupaient une grande partie des discussions. Les deux présidents des enclaves ont saisi cette occasion pour présenter leur cahier revendicatif, axé principalement sur l'amélioration de la fluidité des frontières et les relations avec le royaume. À cet égard, le président de Mélilia, Juan Imbroda s'est entretenu avec Sanchez sur le besoin d'améliorer les relations avec le Maroc et à maintenir le contact avec le pays voisin, a-t-il plaidé. En effet, Imbroda a mis de l'eau dans son vin après ses sorties houleuses quelques jours avant cette rencontre, où il a haussé le ton à l'adresse des autorités marocaines. Une manœuvre politique connue de ce vétéran du PP à la veille de tout important rendez-vous et ce, afin de saisir l'attention de ses interlocuteurs. Concernant les déclarations du parti de l'extrême droite VOX, appelant à la construction d'un mur aux frontières pour freiner l'arrivée des migrants illégaux et des femmes enceintes marocaines qui veulent accoucher aux enclaves, Imborda s'est opposé farouchement à cette proposition, d'autant plus qu'il a estimé qu'il s'agit d'une "métaphore". "La construction d'un mur n'est pas la solution et ne facilite pas la communication avec le pays voisin. La solution passe par le maintien de relations cordiales avec le Maroc (…) et d'avoir une frontière perméable", a-t-il exhorté. Imbroda a estimé qu'il est important d'améliorer les relations avec le Maroc "dans une perspective d'égalité et de parité", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse au terme de cette réunion. De surcroît, la haute autorité de Mélilia ne pouvait laisser échapper cette occasion sans évoquer le sujet de la fermeture de la douane au poste de Béni Ansar. À ce propos, Sanchez a annoncé que les pourparlers se poursuivent entre les deux parties. De même, une réunion aura lieu le 11 décembre entre des responsables marocains et espagnols, selon le chef de l'Exécutif espagnol. Moins prompt aux sorties incendiaires que son voisin Imbroda, le président de Sebta, Juan Vivas (PP) s'est montré partisan d'une "frontière sûre, efficacement protégée et respectée", a-t-il déclaré. De même, Vivas a appelé le chef de l'Exécutif espagnol à œuvrer pour le rapatriement des mineurs marocains, dans le cadre des relations de bon voisinage, a-t-il ponctué. De son côté, Sanchez s'est engagé auprès des présidents de Sebta et Mélilia à développer un projet global pour moderniser les frontières avec le Maroc, à travers la rénovation des infrastructures et le renforcement des effectifs des forces de l'ordre. Rappelons que Melilla réclame 200 policiers et autant de d'agents de la Guardia Civil, pour un meilleur contrôle aux frontières et des passages frontaliers.