Au moment où le gouvernement de Mélilia se bat, bec et ongles, pour rapatrier les mineurs migrants marocains vers leur pays, des voix s'élèvent. Le parti d'extrême gauche, Podemos, refuse le refoulement des jeunes placés sous la tutelle de l'administration espagnole. Le propose de transférer les enfants accueillis dans les centres pour mineurs migrants à Mélilia ou Sebta ou vers d'autres régions espagnoles. C'est la proposition formulée par la sénatrice de Podemos, Maribel Mora. Elle estime que Mélilia, vu l'étroitesse de son espace géographique et sa dense population, n'est pas en mesure d'héberger autant de mineurs ni leur fournir la prise en charge adéquate. Selon les dernières statistiques fournies par le gouvernement espagnol, Mélilia abrite actuellement 474 mineurs migrants dont 430 Marocains (y compris 59 jeunes femmes), soit 91% du total des adolescents placés sous la tutelle de l'administration de l'enclave. Quant à la voisine Sebta, autre point d'entrée des jeunes migrants, l'enclave fournit le gîte et le couvert à 201 migrants dont 185 originaires du royaume. Toutefois, ces chiffres seront davantage élevés, vu que bon nombre des jeunes migrants vivent dans la rue, dans l'attente d'une occasion pour traverser le Détroit. «Certains sont si jeunes, ayant entre 8 et 10 ans, vivant dans des grottes et sniffant de la colle», s'est lamentée la sénatrice espagnole. Celle-ci s'est insurgée contre les appels répétés du gouvernement de Mélilia à l'application du protocole de réadmission, ratifié entre le Maroc et son voisin espagnol. La sénatrice a posté sur sa page Facebook une vidéo où elle s'est indignée devant la situation d'abandon à laquelle sont exposés ces jeunes migrants. Mora a pointé du doigt le gouvernement de Mélilia l'accusant de fouler aux pieds la législation portant sur la protection de ces laissés-pour-compte des deux côtés de la frontière. La sénatrice de Podemos pense que leur refoulement au royaume n'est pas une sage décision, vu que «ce n'est pas un pays sûr (...) et ne respecte pas les droits humains». La question des mineurs marocains ayant accédé irrégulièrement au préside est l'un des problèmes majeurs des autorités des deux enclaves. Le président du gouvernement de l'enclave, Juan José Imbroda vient de déclarer que les mineurs marocains en Espagne sont une «mauvaise image» pour le royaume. «Cela fait de la peine que le Maroc les abandonne», a-t-il souligné. Les autorités de Mélilia attendent sur du charbon ardent la tenue d'une réunion qui devrait avoir lieu la semaine prochaine au Maroc. Elle sera consacrée, entre autres, à la question du rapatriement des mineurs, selon un membre du gouvernement de Mélilia.