En plein débat sur un possible retour des mineurs marocains présents sur le sol espagnol, les autorités de Sebta craignent que le Maroc n'accepte pas que cette mesure soit appliquée aux enclaves. Les autorités marocaines accepteront-elles ou non le rapatriement des mineurs marocains à partir des enclaves espagnoles ? C'est la question qui taraude le gouvernement de Sebta. Dans une déclaration à la presse, le président du gouvernement autonome, Juan Vivas (PP), a estimé qu'il n'existe aucun empêchement pour qu'un éventuel accord de rapatriement, signé entre le Maroc et l'Espagne, n'inclut pas le retour des mineurs via les enclaves. Pour lui, si le Maroc accepte le refoulement des migrants étrangers aux frontières, il ne devrait pas y avoir aucun obstacle à ce qu'il autorise le retour des jeunes migrants vers leur pays via les frontières de Sebta ou Melilia. "L'accord signé entre l'Espagne et le Maroc ne mentionne pas Sebta et Mélilia. Ces mineurs ne seront bien que chez eux, et auprès de leurs familles, et de la sorte il faut activer le protocole pour les rapatrier", s'est-il expliqué. Ses déclarations cachent un profond malaise au sein des enclaves de Sebta et Melilia. Pour Juan Vivas, il ne devrait pas y avoir de différence entre deux enclaves et le reste de l'Espagne. "Actuellement, l'impossibilité de rapatrier les jeunes mineurs marocains affectent tout le territoire espagnol (…) je crois que s'il est possible de les rapatrier via l'Andalousie, c'est faisable aussi à partir de Sebta et Melilia", a affirmé le haut responsable de l'enclave, tout en insistant qu'il ne devrait pas avoir d'exceptions à cause des considérations politiques. Il a rappelé à cet effet que les deux gouvernements, marocain et espagnol, ont réussi à mettre en place des mécanismes pour affronter le dossier migratoire des adultes et cela devrait s'appliquer de la même manière au cas des jeunes marocains. Cette question sera traitée en profondeur durant un sommet prévu prochainement à Madrid. La rencontre devrait réunir les présidents des communautés autonomes d'Andalousie, de Sebta et de Mélilia, les trois régions les plus affectées par les arrivés des mineurs marocains. Ces spéculations sur un éventuel retour pacté des mineurs entre Rabat et Madrid ont commencé à fleurir après une déclaration surprise des autorités espagnoles. Il s'agit de la secrétaire d'Etat à l'Extérieur, Ana Botella, laquelle avait déclaré, lors d'une visite à Mélilia, en début d'octobre, que le Maroc est prédisposé à revoir les modalités de rapatriement des mineurs marocains. La question aurait été débattu lors de la 18e réunion du groupe migratoire mixte maroco-espagnol, en mi-septembre dernier, selon les sources espagnoles. Des médias du voisin du nord avaient évoqué une proposition marocaine consistant à accepter le retour des mineurs à condition que l'Espagne contribue financièrement à leur prise en charge au royaume.