Après Mélilia, Sebta réclame au gouvernement central le refoulement des mineurs marocains à travers la réactivation de l'accord bilatéral de rapatriement, appliqué exceptionnellement le 23 août dernier. Le gouvernement de Sebta (PP) a demandé le rapatriement des migrants mineurs marocains. L'activation surprise du fameux accord de rapatriement, signé en 1992 entre Rabat et Madrid, pour le rapatriement des 116 migrants subsahariens, aura ainsi donné des idées au gouvernement autonome de Sebta. Selon l'agence EFE, le président du gouvernement de Sebta, Juan Jesus Vivas, adressera dans les prochains jours une demande officielle au gouvernement central au sujet de cet épineux dossier. Selon les premières révélations faites à la presse locale, Vivas expliquera dans cette demande que la «meilleure solution» pour les mineurs présents à Sebta est leur retour auprès de leurs familles. La demande sera présentée officiellement ce mercredi 5 septembre durant la réunion de coordination interterritoriale, tenue par le ministère de la Santé espagnol, laquelle sera dédiée exclusivement au dossier des mineurs marocains non accompagnés. Selon Jacob Hachuel, porte-parole du gouvernement de Sebta, «une réactivation de l'accord de rapatriement est nécessaire pour que les mineurs puissent retourner dans leur entourage familial». Durant cette intervention, le responsable sebti a fait remarquer «la bonne disposition» du gouvernement marocain à ce sujet, ajoutant qu'en cas d'échec de cette possibilité, Sebta réclamera la solidarité financière de l'Etat pour couvrir l'ensemble ou une partie des dépenses engagées par les autorités sebties. L'Etat central a déjà anticipé les intentions des deux présides et a débloqué la somme de 6,5 millions d'euros au profit des gouvernements de Sebta et Mélilia pour améliorer les conditions d'accueil des mineurs migrants. La décision a été prise lors du dernier Conseil du gouvernement espagnol, tenu vendredi dernier. Le gouvernement de Sebta recevra à cet effet 2,3 millions d'euros alors que l'Exécutif sebti estime que ses dépenses en la matière s'élèvent à 10 millions d'euros annuellement. Or, selon des partis de l'opposition, ce n'est pas l'argent qui fait défaut dans ce dossier. Ceux-ci ont dénoncé les détournements et des fraudes dans la gestion. De son côté, l'ONG Save the Children a mis le doigt, dans un rapport accablant, sur plusieurs irrégularités dans la gestion des centres d'accueil des migrants relevant du gouvernement de Mélilia. Concernant les appels incessants vers le refoulement des mineurs, les ONG dénoncent l'entêtement des autorités des deux enclaves à vouloir renvoyer chez eux des enfants qui ont fui des conditions de vie déplorables, abandonnés à leur sort dans la rue ou battus et expulsés par leurs propres familles. Ayant toujours le doigt sur la gâchette quand il s'agit de ce brûlant dossier, le président du gouvernement de Mélilia, Juan José Imbroda, a souligné à ce propos qu'il est prêt à «offrir» à l'Etat central les prérogatives de son gouvernement en matière de gestion de ce dossier, si les mineurs ne sont pas expulsés chez eux. Environ 200 mineurs marocains sont actuellement pris en charge par les autorités sebties dans le centre d'accueil de la ville. Une centaine errait dans les rues à la recherche de la bonne occasion pour traverser vers la péninsule ibérique.