A l'approche de l'Aid El Kebir, une association de protection des animaux belge dénonce les conditions de l'abattage rituel musulman en Belgique. Assurant que son objectif n'est pas l'interdiction de cette pratique, elle réclame une modification à la loi pour que imposer l'étourdissement préalable aux abattoirs concernés. Brigitte Bardot n'est pas la seule à se soulever contre l'abattage rituel musulman des animaux. En Belgique, l'association GAIA, qui milite contre la maltraitance des animaux, vient de diffuser un communiqué dans lequel elle « tire la sonnette d'alarme » à l'approche de l'Aid El Kebir. L'association y dénonce les conditions d'abattage des animaux sacrifiés en Belgique et réclame ainsi une modification de la loi pour que les bêtes puissent être étourdies avant leur égorgement. «Un enchainement de souffrance» ? Pour GAIA, qui s'appuie sur un reportage qu'elle a tourné lors du précédent aïd en novembre 2011 dans 11 différents sites d'abattage temporaires, la «souffrance» qu'endurent les animaux est «inacceptable». «Les animaux sont déchargés maladroitement des coffres de voitures, et tombent au sol. Des béliers, trop lourds pour la table de transport, en chutent également. Les animaux, encore conscients après l'égorgement, sont fortement malmenés», déplore, d'abord, l'association. Et de poursuivre : «Au lieu d'un mouvement unique, les sacrificateurs, qu'ils soient expérimentés ou novices, effectuent l'égorgement en plusieurs va et vient, en faisant des mouvements de scie avec la lame. Après l'égorgement, certains continuent à mutiler la gorge tranchée avec le couteau, notamment afin d'éliminer les membranes de peau. Toujours sensibles à la douleur, les animaux réagissent avec vigueur». Le président de cette association, Michel Vandenbosche, est convaincu que «tout cela peut être évité en imposant l'étourdissement» préalable aux abattoirs rituels. «J'insiste sur le fait que notre volonté n'est pas d'interdire les abattages rituels, mais bien d'empêcher une souffrance animale inutile et évitable, qui est le résultat irréfutable des abattages sans étourdissement préalable», souligne-t-il. «Aucune souffrance» si l'abattage est bien pratiqué. Mais tout le monde n'est pas d'accord avec les conclusions faites par GAIA. A commencer par l'Exécutif des musulmans de Belgique. «La pratique de l'abattage en bonne et due forme ne provoque aucune souffrance», affirme Isabelle Praile, vice-présidente de l'exécutif, cité par RTBF. «Il n'y a aucune garantie que par rapport aux pratiques d'étourdissement, les règles soient respectées et que l'animal ne souffre pas», a-t-elle souligné. Le président de l'EMB Semsettin Ugurlu, lui, en profite pour rappeler que cette fête comporte avant tout «un message à portée universelle selon lequel la vie humaine est sacrée et qu'aucun homme n'a le droit d'en tuer un autre, même s'il s'agit d'une volonté divine». «Avant que le prophète n'exécute l'ordre divin, Dieu envoie un bélier qui se substitue au dernier moment à l'enfant pour servir d'offrande», rappelle Ugurlu. 81 sites d'abattage «temporairement agréés» seront, par ailleurs, mis en place par les autorités belges pour l'occasion, à savoir 63 en Flandre, 14 en Wallonie et 4 à Bruxelles.