Cette rencontre, rehaussée par la présence du Conseiller de SM le Roi et Président fondateur de l'Association Essaouira-Mogador, M. André Azoulay et d'éminentes personnalités des sphères académique et culturelle, a permis d'explorer les multiples dimensions de la présence juive en Afrique et son rôle historique dans les échanges culturels, économiques et spirituels à travers le continent. Placé sous le thème "Le Judaïsme d'Afrique vu du Maroc : Identités et patrimoine de la profondeur africaine du Maroc", ce colloque, co-organisé par le Centre d'Etudes et de Recherches sur le Droit Hébraïque au Maroc, la Fondation Konrad Adenauer-Maroc, la Maison Maroc pour la Paix et l'Association Essaouira-Mogador, a été également l'occasion de mettre en relief le rôle clé du Royaume en tant que carrefour des civilisations et modèle de coexistence harmonieuse, où les traditions juives et musulmanes se sont entremêlées au fil des siècles, contribuant ainsi à un patrimoine commun d'une richesse exceptionnelle. Intervenant à cette occasion, M. Azoulay a relevé que la tenue de cette rencontre à Bayt Dakira, "loin d'être le fruit du hasard, reflète l'engagement constant du Maroc en faveur de la préservation et de la transmission d'un héritage pluriséculaire, marqué par la convergence des spiritualités, des cultures et des histoires". M. Azoulay a, dans ce sens, mis l'accent sur les liens profonds unissant Essaouira et l'Afrique subsaharienne, rappelant notamment la présence juive souirie au Cap-Vert dès le 17e siècle, ainsi que la contribution significative de la Cité des Alizés aux échanges commerciaux et culturels de l'époque. Le Conseiller de SM le Roi a également souligné le rôle central d'Essaouira en tant que véritable plateforme de dialogue interculturel et interreligieux, à travers plusieurs initiatives emblématiques, dont le Festival Gnaoua et Musiques du Monde ou encore le Festival Jazz sous l'Arganier, qui ont contribué à renforcer les liens culturels entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne. "Essaouira s'inscrit pleinement dans la dynamique africaine du Maroc. Elle est le symbole d'une ouverture et d'une intégration culturelle exemplaires, en parfaite harmonie avec la vision Royale pour un Maroc ancré dans son continent et acteur d'un dialogue interculturel rayonnant", a affirmé M. Azoulay. De son côté, le président fondateur du Centre d'Etudes et de Recherches sur le Droit Hébraïque au Maroc, Abdellah Ouzitane, a insisté sur la nécessité de revisiter l'histoire du judaïsme africain afin de mieux comprendre les dynamiques de coexistence ayant marqué le continent, notant que ce colloque international "intervient dans un contexte mondial marqué par de nombreuses tensions et fragmentations, d'où l'importance de promouvoir un dialogue fondé sur le respect et la reconnaissance mutuelle". M. Ouzitane a également mis en avant l'engagement indéfectible du Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, en faveur de la paix et du vivre-ensemble harmonieux à l'échelle continentale, qualifiant cette rencontre d'"appel d'Essaouira pour la sérénité et la sagesse", un cadre privilégié où se rejoignent diverses sensibilités et cultures dans un esprit d'unité et de responsabilité partagée. Dans cette optique, le fondateur de la Maison Maroc pour la Paix, Farid El Bacha a fait remarquer qu'Essaouira "n'est pas seulement une ville monde, mais aussi un lieu où les valeurs de paix et de rapprochement sont érigées en principes fondamentaux", saluant, dans ce sillage, le rôle essentiel que joue le Maroc dans le renforcement du dialogue interculturel et interreligieux en Afrique, en s'appuyant sur un héritage séculaire de tolérance et d'ouverture. Même son de cloche chez Tarik Ottmani, président du Conseil communal d'Essaouira, qui a rappelé que la ville, avec son riche héritage judéo-marocain, a toujours été une terre propice aux échanges culturels et à la paix, mettant en exergue les multiples initiatives souiries visant à promouvoir les valeurs universelles et le dialogue interculturel. Prenant la parole à son tour, Steven Höfner, représentant résident de la Fondation Konrad Adenauer au Maroc, a mis en avant la richesse historique du judaïsme africain, affirmant qu'"il ne s'agit pas seulement d'un héritage du passé, mais d'un legs vivant, porteur d'inspiration pour nos sociétés". Pour leur part, d'autres intervenants ont souligné la nécessité de valoriser et de préserver la mémoire judéo-marocaine, qui constitue, selon eux, un levier essentiel pour le renforcement des liens historiques et culturels entre le Maroc et l'Afrique. Dans cette lignée, la question de la transmission de cet héritage aux jeunes générations a été largement abordée, à travers des échanges fructueux avec de jeunes étudiants et membres des clubs de la paix, venus de différentes régions du Royaume et d'ailleurs. Le colloque a également été enrichi par la présentation de plusieurs exposés abordant des thématiques variées telles que "Le rôle des Juifs dans les relations entre le Maroc et l'Afrique, du Moyen Âge au XXe siècle", "L'Afrique au cœur hébraïque", "Le judaïsme amazigh dans l'Afrique ancienne" et "Les caravanes religieuses et culturelles, d'Essaouira à Tombouctou". À travers cette rencontre d'exception, Essaouira confirme une fois de plus son statut de carrefour mondial de dialogue, de mémoire et de convergence des cultures, fidèle à son histoire et à son rôle dans la dynamique africaine du Maroc.