Son histoire a défrayé la chronique ces derniers temps. Certains ont affirmé, à tort, qu'il s'agit du numéro 2 de la Direction générale des Études et de la Documentation (DGED), mais en fait ce n'est, ni plus ni moins, qu'un escroc au cœur d'un vaste réseau de fraudes internationales. Son passage au sein de la DGED a été aussi bref que délictueux, avant de prendre fin brutalement en 2010, lorsqu'il a été licencié pour faute professionnelle. Des sources proches du dossier nous en disent plus : sans aucun diplôme universitaire certifié, son unique qualification attestée étant celle d'instructeur en close-combat, il s'est tout naturellement tourné, après son licenciement, vers le domaine sportif, pour tenter une reconversion, qui allait ouvrir un nouveau chapitre d'escroquerie. Obsédé qu'il est par « les personnalités influentes », Hijaouy a entamé son introduction dans son nouvel environnement en usant d'une identité fabriquée de toutes pièces, celle d'un « expert en sécurité, renseignement et intelligence économique », un titre qu'il pensait allait lui ouvrir de nouvelles portes et lui permettre d'orchestrer ses opérations douteuses. Afin d'asseoir sa légitimité, il a mis en place une stratégie bien rodée allant de la rédaction d'articles par des prête-plume, publiés sous son nom pour se donner une fausse crédibilité, la création d'un pseudo-Think Tank, baptisé « Washington Strategic Intelligence Center », qui, malgré son appellation prestigieuse, n'est qu'un « site web personnel sans réelle activité institutionnelle ». Une mécanique d'escroquerie parfaitement huilée Une fois son personnage fictif solidement établi, Mehdi Hijaouy s'est lancé dans une série d'arnaques d'envergure, usant et abusant de la confiance de ses victimes à qui il faisait miroiter mille et une promesses toutes fallacieuses, moyennant des sommes d'argent. Nos sources rapportent certaines affaires qui ont éclaté illustrant parfaitement le modus operandi de Mehdi Hijaouy. L'une d'entre elles concerne trois hommes d'affaires de Rabat (Y.B, F.B et O.EM), à qui il a extorqué près de 7 millions de dirhams, en leur faisant miroiter « une immigration facilitée vers la France » pour eux et leurs familles (9 personnes au total), avec l'assurance d'obtenir des « titres de séjour français ». Après avoir encaissé l'argent et récupéré les documents via son chauffeur, en janvier 2023, il a disparu sans laisser de trace. Explorant toutes les pistes de fraude, il a également été impliqué dans un contentieux foncier, où utilisant un membre de sa famille, il a dérobé près de 11 millions de dirhams, mais aussi dans une « fraude à l'assurance », qui lui a permis de récupérer une importante somme d'argent en déclarant frauduleusement le vol d'un véhicule de luxe importé d'Espagne. Mais ces délits, aussi importants et graves soient-ils, ne sont que la partie cachée de l'iceberg, car loin d'être un simple escroc isolé, Mehdi Hijaouy a entretenu des relations avec des figures du crime organisé international. Liens confirmés avec des réseaux criminels internationaux Selon des sources sécuritaires, il est formellement établi que Mehdi Hijaouy entretenait des liens étroits et avérés avec des individus impliqués dans le trafic de drogue, le blanchiment d'argent, et la constitution de réseaux criminels actifs en Europe et en Amérique du Nord, utilisant pour cela des « connexions douteuses » avec d'autres éléments d'organisations criminelles structurées, à l'image du dénommé Hicham Jerando. Une traque à l'international Si son arnaque a piégé des investisseurs, berné des entrepreneurs, Mehdi Hijaouy a fini par être démasqué. Sa prétendue « impunité » touche à sa fin, et il est actuellement recherché par plusieurs pays. En effet, suite aux plaintes déposées par ses victimes, un mandat d'arrêt international a été émis en septembre 2024 à son encontre par les autorités marocaines. Il est également recherché en Espagne pour faux et usage de faux, falsification de documents officiels, notamment un passeport étranger retrouvé en sa possession. Une fois arrêté, il devra répondre de lourdes charges allant de l'association de malfaiteurs à l'escroquerie aggravée, en passant par l'organisation d'immigration irrégulière. Il risque jusqu'à 15 ans de prison ferme.