A Rabat, la nécropole musulmane médiévale fortifiée et l'ancien site archéologique du Chellah n'ont pas encore dévoilé leurs secrets, y compris celui de la construction d'une mosquée du XIIe siècle. Une étude publiée récemment par Science Direct se penche sur ces vestiges, en examinant les matériaux utilisés dans le mortier de l'édifice religieux. L'équipe de recherche a collecté des échantillons de différentes parties du lieu, notamment le sol, ainsi que les murs intérieurs et extérieurs. Les échantillons ont été analysés avec l'utilisation d'une série de techniques, telles que la fluorescence X, la diffraction des rayons X et la microscopie électronique à balayage. Les résultats ont révélé que du gypse, un minéral tendre, a été inclus au mortier des murs intérieurs, ayant comme principaux composants la chaux et le sable. Par ailleurs, l'étude a noté la présence de calcite sous deux formes. La forme secondaire de calcite joue un rôle crucial pour réduire la porosité du mortier, tout en aidant à combler les fissures, au fil du temps. Ces informations permettent non seulement de mieux comprendre les composants du mortier de l'époque, mais aussi de préserver les vestiges de la mosquée dans leurs matériaux d'origine. Aussi, cette étude met en évidence la manière dont les civilisations passées ont utilisé les matières locales pour développer leurs méthodes de construction. Erigée au XIIe siècle par les Almohades, puis agrandie par les Mérinides au XIVe siècle, la mosquée du Chellah témoigne ainsi de l'ingéniosité architecturale de son époque. Maroc : Des découvertes sur la période maurétano-romaine exhumées pour la première fois [Interview] L'équipe est composée de chercheurs de l'Université Moulay Ismaïl de Meknès, du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), de l'Ecole supérieure d'ingénieurs à Casablanca (ESTEM), de l'Institut national d'archéologie et des sciences du patrimoine à Rabat (INSAP), ainsi que de l'Institut luxembourgeois des sciences et technologies (LIST). Cette étude s'inscrit dans le cadre des nombreuses fouilles et recherches effectuées dans le site du Chellah et ses environs. Sur les lieux, les archéologues ont mis au jour, jusque-là, des découvertes inédites remontant aux périodes maurétano-romaine et médiévale.