A la fin de décembre 2024, les recettes issues de l'impôt sur les sociétés (IS) ont franchi le cap de 76,8 milliards de dirhams, marquant une progression de 14,3% et une hausse de 9,604 millions de dirhams par rapport à 2023, a affirmé lundi le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa. A la Chambre des conseillers, Lekjaa a mis en avant les résultats fiscaux réalisés en 2024. Il a fait savoir que les recettes issues de l'IS se sont élevées à 76,8 milliards de dirhams, affichant une croissance de 14,3 % (+9,604 millions de dirhams) par rapport à l'année précédente. Selon le ministre, ces avancées s'inscrivent dans le cadre d'une vaste réforme fiscale amorcée par la loi de finances 2023, visant à harmoniser les taux d'imposition et à améliorer la contribution des grandes entreprises. Parmi les mesures phares, la réduction progressive du taux de prélèvement à la source sur les dividendes, accompagnée de l'établissement de taux minimaux d'imposition, a été déterminante. Il a ainsi affirmé que cette démarche, projetée sur quatre ans, aspire à créer un environnement fiscal plus incitatif tout en renforçant l'équité dans la répartition des charges fiscales. En parallèle, la réforme de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) adoptée en 2024 s'inscrit également dans cette démarche d'harmonisation. L'introduction d'une méthodologie progressive sur trois ans vise à aligner les taux de TVA standards à 10% et 20% d'ici 2026. Le but de cet stratégie, selon Lekjaa, étant de préserver la neutralité fiscale des entreprises. Elle comprend également l'exemption de certaines denrées de première nécessité, renforçant ainsi le soutien au pouvoir d'achat des ménages. En termes de résultats, les recettes de la TVA ont également connu une belle progression, atteignant 61,6 milliards de dirhams, soit une hausse de 20,8% par rapport à 10,6 milliards en 2023. L'instauration du prélèvement à la source sur cette taxe, entré en vigueur en juillet 2024, a permis de collecter 1,7 milliard de dirhams en moins de cinq mois, illustrant l'efficacité des mesures mises en œuvre. La réforme du cadre fiscal comprend également des dispositions sur l'imposition des contrats d'assurance retraite, qui ont contribué à une hausse notable de l'impôt sur les salaires de 9,2% en 2023, un chiffre significativement supérieur à la moyenne de croissance annuelle, qui se situe autour de 4,8%. En outre, l'impôt retenu à la source sur les primes versées à des tiers continue de générer des revenues pérennes, atteignant près de 1,8 milliard de dirhams avec une exceptionnelle hausse de 89,6%. Lekjaa a insisté sur le fait que la vraie portée de ces réformes réside dans leur capacité à réduire l'évasion fiscale en transformant ces sommes en ressources immédiatement mobilisables pour l'Etat. Ainsi, les avancées réalisées dans la gestion fiscale permettront à la fois d'améliorer la structure des recettes et d'assurer leur pérennité sur le long terme. En réponse aux observations formulées par la Cour des comptes concernant les dépenses du Fonds de compensation, le ministre a souligné que « l'évolution de ces dépenses est indissociablement liée aux fluctuations des prix mondiaux des produits subventionnés« . Il a mis en exergue que « les marchés internationaux des matières premières ont été le théâtre de crises successives, perturbant de manière considérable la stabilité de ces prix« . Ainsi, le prix du gaz butane a enregistré une ascension notable, passant de 423 dollars la tonne en 2019 à 559 dollars en 2024, soit une augmentation estimée à 32%. Lekjaa a également précisé qu'il « convient de rappeler que l'année 2022 a marqué un pic historique des prix mondiaux du gaz butane, atteignant 739 dollars la tonne ». Évoquant « l'interconnexion inextricable de cette problématique« . Et d'ajouter : « De ce fait, le soutien annuel moyen accordé pour une bouteille de gaz de 12 kilogrammes est passé de 45 dirhams en 2019 à 69 dirhams en 2023, avant de se stabiliser à 62 dirhams pour l'année 2024« .