Le ministre nigérian des ressources pétrolières a révélé cette semaine que le projet de gazoduc reliant son pays à l'Algérie est à un stade «plus avancé» que le celui qui traversera 15 pays africains pour arriver au Maroc. Le ministre nigérian des ressources pétrolières, Timber Silva a affirmé, cette semaine, que son pays prévoit d'exporter une grande partie du gaz qu'il produit vers l'Europe. Une exportation qui se fera «grâce aux deux projets de gazoducs traversant le Maroc et l'Algérie», a-t-il précisé dans une interview accordée à la chaîne Al Sharq, publiée hier sur son site. Le responsable nigérian a toutefois admis que le projet de gazoduc passant par le Niger vers l'Algérie et de là vers l'Europe est à un stade «plus avancé» par rapport au projet avec le Maroc. «Nous discutons depuis longtemps de ce gazoduc et de tout ce qui s'y rapporte. Les travaux sont arrêtés depuis un moment, et nous travaillons actuellement à la mise à jour des chiffres, et à la mise à jour de l'étude de faisabilité économique de ce projet et des coûts», a-t-il expliqué à propos du gazoduc qui passera par l'Algérie. «Nous essayons de mettre à jour les chiffres avec les consultants, et dans les deux prochaines années, nous devons commencer à construire ce pipeline qui va du Nigeria à l'Algérie en passant par le Sahara africain», a-t-il poursuivi. Timber Silva a annoncé que «le réseau de gazoducs à l'intérieur de l'Algérie est achevé» tandis que le Nigéria continue de «construire son réseau à l'intérieur». «Nous avons achevé 70% des pipelines, passant du sud du pays vers nord, après quoi nous serons prêts à transporter du gaz hors du pays, vers le Niger et de là vers l'Algérie». «Ce projet est en cours de planification et d'ici un an ou deux, nous devons atteindre un point où nous commencerons la construction», a-t-il précisé. Le gazoduc Maroc-Nigéria toujours «au stade de l'étude de faisabilité» Quant au projet de gazoduc qui passera par le Maroc, le ministre Nigérian a assuré que ce projet est «au stade de l'étude de faisabilité économique». «Nous suivons ce projet parce qu'il passera par un plus grand nombre de pays africains ; 15 au total, et nous serons capable de transporter du gaz à travers ces pays vers le Maroc, et de là directement vers l'Europe», a-t-il détaillé. Timber Silva a rappelé que son pays dispose d'énormes réserves de gaz, qu'il produit actuellement 8 milliards de pieds cubes de gaz par jour, et qu'il cherche à les porter sa production à 12,2 milliards de pieds cubes. Il a ajouté qu'Abuja s'efforce d'augmenter ses ressources en gaz naturel en augmentant les exportations vers l'Europe, qui veut actuellement du gaz, compte tenu de l'interruption de l'approvisionnement de la Russie vers le Vieux continent. «Nous considérons le marché européen comme un grand marché, auquel nous pouvons vendre du gaz en raison de la crise actuelle. Nous voulons développer nos grandes ressources gazières qui n'ont pas été développées jusqu'à présent», a-t-il conclu. En juillet dernier, les ministres de l'Energie de l'Algérie, du Nigéria et du Niger, ont signé un mémorandum d'entente (MoE) pour la concrétisation du projet du Gazoduc Transsaharien (TSGP). Un projet cher à l'Algérie, car concurrençant le projet de Gazoduc qui reliera le Maroc au Nigéria par voie maritime. En juin, le ministre algérien de l'Energie et des mines n'avait d'ailleurs pas raté l'occasion de qualifier le Gazoduc transsaharien de «plus sûr» et «économiquement viable», en le comparant avec «l'autre oléoduc» (Nigéria-Maroc), «qui traverserait 12 pays sur une distance de plus de 6 000 km, dont une partie traverserait l'Atlantique» et qui reste, selon lui «plus compliqué, avec un financement «pas clair». Le même mois, le ministre nigérian des ressources pétrolières avait confié que le projet de gazoduc Maroc-Nigéria, annoncé fin 2016, avait reçu le feu vert des autorités de son pays et qu'il était «au stade de la conception technique initiale». Le projet de Gazoduc Transsaharien entre le Nigéria et l'Algérie date, lui, de 2002.