L'Algérie tient à la médiatisation du projet du gazoduc transsaharien. Une opération de communication qui a commencé par la visite, fin août, à Alger d'un think-tank nigérian, et qui se poursuit via le PDG de Sonatrach. Dans des déclarations à la presse, Toufik Hakkar, a annoncé, ce lundi, que «l'étude de faisabilité du projet du gazoduc transsaharien (TSGP), reliant le Nigeria à l'Europe à travers l'Algérie et le Niger, est terminée et sera soumise aux entreprises des deux pays africains», rapporte l'APS. Le responsable a souligné que ce pas est à même «d'influer sur la prise de décision pour lancer un tel investissement». Hakkar a avancé aussi que l'étude technique du projet est «ficelée et le tracé du gazoduc défini». C'est en 2009 que le Nigéria et l'Algérie avaient signé l'accord de la réalisation du transsaharien. Toutefois, le gouvernement nigérian ne l'a toujours pas ratifié. Après une décennie en rade, le chantier avait été abordé le 16 octobre 2018 à l'occasion d'une réunion coprésidée par les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Le 26 novembre 2020, le projet est exhumé par l'ancien chef de la diplomatie, Sabri Boukadoum, lors d'une réunion avec son homologue nigérian à Abuja. A l'issue de la visite du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, les 5 et 6 septembre dernier, à Niamey, les deux parties ont convenu d' «approfondir leurs consultations sur les questions du pétrole et de l'énergie, notamment le projet de gazoduc transsaharien, lors de la prochaine visite du ministre algérien de l'Energie et des mines au Niger d'ici la fin du mois de septembre 2021», indiquaient-elles dans un communiqué conjoint. Malgré l'annonce en fanfare du PDG de Sonatrach, ce dernier n'a pas décliné les partenaires nigérians et nigériens de son groupe ayant pris part à la réalisation des études de faisabilité et technique du pipeline transsaharien. En revanche, dans le projet du gazoduc Maroc-Nigéria, les deux principaux acteurs sont connus : la société «Nigerian National Petroleum Corporation» et l'Office National des Hydrocarbures et des Mines. Le chantier bénéficie, par ailleurs, d'un suivi particulier du président Muhammadu Buhari et le roi Mohammed VI. En janvier dernier, à l'occasion d'une conversation téléphonique, ils avaient réitéré leur engagement à la réalisation du chantier que les deux leaders avaient lancé le projet en 2016. Jusqu'à présent, le président Abdelmadjid Tebboune n'a pas encore soulevé le projet transsaharien avec ses homologues nigérian et nigérien. Pourtant, le chef de l'Etat du Niger, Mohamed Bazoum, s'est rendu en juillet à Alger. Une visite marquée par la décision des Algériens de rouvrir leurs frontières terrestres avec leur voisin du sud.